(AOF) - L'OPEP se réunit demain à Vienne dans un environnement économique tumultueux. L'économie américaine est proche de la récession. L'Europe ne vaut guère mieux. Le baril de pétrole a perdu plus de 30% de sa valeur depuis son plus haut historique de 147,36 dollars le 11 juillet affecté par le ralentissement de la demande mondiale et la vigueur retrouvé du dollar. A première vue, les membres de l'OPEP risquent de réduire leur production pour contrer le reflux du pétrole. "Bien sûr je crois que le marché est sur-approvisionné", a déclaré fort à propos lundi le ministre iranien du Pétrole. La demande d'or noir des Etats-Unis, premier pays consommateur a baissé à son rythme le plus rapide depuis 1982 au premier semestre 2008. Les prévisions des économistes d'une croissance atone outre-Atlantique au second semestre devraient prolonger cette tendance. Pourtant, le statu quo devrait l'emporter pour deux raisons. D'une part, le cartel produit officieusement plus que ses quotas. Sous la pression occidentale, et notamment américaine, l'Arabie Saoudite permet à l'OPEP de produire 790 000 barils par jour au-dessus du plafond officiel de production de 29,64 millions de bpj, selon une enquête Reuters. Les 13 membres de l'OPEP ont donc la possibilité de réduire la production sans revoir officiellement à la baisse les quotas de production. D'autre part, l'OPEP ne peut se payer le luxe d'une telle décision alors que l'économie occidentale s'essouffle sérieusement. Certes, la baril a chuté ces dernières semaines. Mais il se paye malgré tout 40% de plus que l'année dernière. "Je ne crois pas qu'il y ait une quelconque possibilité de modifier la production", a déclaré le très pragmatique ministre équatorien du Pétrole. (P-J.L)