SANOFI-AVENTIS a confirmé l'arrivée de Chris Viehbacher

10/09/2008 - 15:30 - Option Finance

(AOF) - Sanofi-Aventis a confirmé mercredi les informations parues plus tôt dans le journée dans le quotidien "Les Echos", annonçant le départ de son directeur général, Gérard Le Fur, dont le mandant courait en principe jusqu'en 2010. Le laboratoire a précisé mercredi que le dirigeant quittera ses fonctions au 1er décembre 2008. Il sera remplacé par Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline, qui devra mettre en oeuvre une stratégie de "long terme". Cette confirmation profite à l'action Sanofi-Aventis (+6,40% à 50,54 euros) qui accroît son avance à la Bourse de Paris. En poste depuis seulement un an et demi, Gérard Le Fur avait perdu la confiance des deux principaux actionnaires du groupe, Total et l'Oréal, et de l'ancien patron Jean-François Dehecq, toujours président du conseil d'administration. Son remplaçant devra proposer une nouvelle stratégie à un groupe en manque d'inspiration et au parcours boursier décevant. Pour bon nombres d'observateurs, le sort de Gérard Le Fur était scellé depuis le 14 juin 2007, lorsque les autorités américaines ont rejeté le nouveau traitement anti-obésité Rimonabant-Acomplia présenté par le groupe et déjà lancé en Europe. En demandant davantage d'informations sur les effets secondaires de la molécule, la FDA a repoussé de trois ans, au mieux, la sortie d'un produit annoncé comme l'un des plus gros "blockbusters" de l'histoire du laboratoire. Cet échec a réduit à néant les espoirs du groupe de voir le Rimonabant-Acomplia prendre à terme le relais de ses médicaments vedettes, les anticoagulants Plavix et Lovenox menacés par la concurrence des médicaments génériques. Gérard Le Fur porte en grande partie la responsabilité de cette bérézina, écrit "Les Echos". Responsable de la recherche à l'époque, "il avait personnellement piloté le développement" de l'acomplia, souligne en effet le quotidien. Depuis lors, le titre a perdu près de 30% de sa valeur, sous-performant nettement l'indice DJ Stoxx des valeurs pharmaceutiques européennes, en recul de 17%. Les actionnaires de Sanofi-Aventis réclamaient donc un changement de stratégie pour dynamiser un titre qui piétine en Bourse. Dans ce contexte, le marché salue ce matin l'arrivée de Chris Viehabacher. Les analystes estiment que l'ancien dirigeant de GlaxoSmithKline en Amérique du Nord devrait être à même d'augmenter l'exposition du groupe au marché américain, délaissé par Sanofi. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Numéro quatre mondial de la pharmacie, derrière Pfizer, GlaxoSmithKline, et Novartis, Sanofi-Aventis est né du rapprochement du français Sanofi-Synthelabo et du franco-allemand Aventis en 2004. Fort de près de 100 000 collaborateurs dans le monde, le groupe réalise un chiffre d'affaires consolidé de 27 milliards d'euros. Il développe 7 axes thérapeutiques majeurs : cardiovasculaire, thrombose, cancer, diabète, système nerveux central, médecine interne et vaccins.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe possède 8 médicaments qui réalisent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires (blockbusters). - Le portefeuille de produits en développement est important. - Sanofi a gagné le procès Plavix aux Etats-Unis. La protection du brevet est maintenue aux Etats-Unis jusqu'en novembre 2011.

Les points faibles de la valeur

- Comme les autres valeurs du secteur, Sanofi est affecté par le durcissement des politiques de santé qui pèse sur les ventes de médicaments comme en France ou en Allemagne. - Début juillet 2007, Sanofi a retiré le dossier d'homologation de l'Acomplia aux Etats-Unis. Un comité de la FDA avait rejeté sa pilule anti-obésité Zimulti (molécule rimonabant). Les experts s'inquiètent des effets secondaires psychiatriques du produit. L'enjeu financier autour de l'Acomplia est d'importance pour Sanofi-Aventis puisque le groupe attend du rimonabant un chiffre d'affaires annuel pouvant aller jusqu'à 3 milliards d'euros en cas d'homologation aux Etats-Unis.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- D'une manière générale, les valeurs pharmaceutiques résistent en période de crise, et affichent à long terme des croissances soutenues (seulement 20% de la population mondiale a un accès normal aux médicaments, nombre de maladies ne sont pas encore traitées, et l'espérance de vie s'allonge rapidement). - En outre, les valeurs pharmaceutiques sont sensibles aux évolutions réglementaires et aux décisions des autorités sanitaires (comme la FDA aux Etats-Unis). Plus particulièrement, il faut être attentif au chiffre d'affaires généré par chacun de ses produits et à la durée de vie de leurs brevets, et suivre les résultats des études cliniques pour identifier les médicaments à fort potentiel. - Enfin, le titre présente un intérêt spéculatif, dans la mesure où le pacte d'actionnaires liant L'Oréal (10,5 % du capital) et Total (12,13 % du capital) est arrivé à échéance fin 2004. La cession des parts d'un de ces actionnaires de référence pourrait aussi provoquer un afflux de titres sur le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Tiré par les efforts de prévention contre des menaces telles que la grippe aviaire, et par les lancements de nouveaux produits, le marché des vaccins fait preuve d'une belle vitalité. S'il ne représente que 2% des ventes de l'industrie pharmaceutique mondiale, le secteur croît néanmoins de 15%. En tenant compte de cette progression, les vaccins devraient représenter un marché mondial de 26 milliards de dollars en 2011, contre 15,6 milliards en 2007. Il s'agit d'un marché concentré, dominé par quelques intervenants dont Sanofi Pasteur, la filiale de Sanofi-Aventis, qui est leader mondial. Elle est suivie par le britannique Glaxo-SmithKline, puis par les américains Merck et Wyeth. L'activité de ces quatre groupes, constitue environ 80% du marché mondial. Les lancements de nouveaux vaccins, ayant le profil de " blockbusters ", c'est-à-dire réalisant un chiffre d'affaires potentiel supérieur au milliard de dollars, dynamisent les ventes. Ces vaccins très innovants sont commercialisés à des prix beaucoup plus élevés, impactant positivement les marges. Ainsi le vaccin Prevenar de l'américain Wyeth contre les infections à pneumocoque comme la méningite, a généré des recettes mondiales de 2,4 milliards de dollars en 2007.