"En raison du nombre important de brevets devant expirer entre 2010 et 2013, une période difficile attend les entreprises pharmaceutiques européennes", selon une étude de l'Agence Moody's Investors Service.
"Les perspectives de crédit des groupes pharmaceutiques européens sont négatives en raison de la pression exercée sur les gammes de produits et, à moyen terme, sur la génération de cash-flow par l'arrivée à expiration de brevets importants et la concurrence des produits génériques", selon Marie Fischer-Sabatié, auteur de l'étude. "Pour un certain nombre d'entreprises aujourd'hui, les portefeuilles de produits en développement paraissent insuffisants pour compenser les pertes de revenus prévues. En outre, les processus réglementaires d'autorisation de mise sur le marché de médicaments semblent avoir été récemment renforcés, en particulier aux Etats-Unis", ajoute la spécialiste.
"Les perspectives de croissance restent bonnes, compte tenu de besoins thérapeutiques non encore couverts et du vieillissement de la population dans certains grands marchés", tempère cependant Marie Fischer-Sabatié, qui attend par ailleurs "un certain ralentissement des acquisitions à court terme, les sociétés s'attachant désormais à intégrer les activités acquises".
En outre, du fait de la baisse de la valeur de marché de certaines sociétés liée à des problèmes de développement de nouveaux produits et au refus de la FDA d'autoriser certains médicaments, des pressions accrues sont apparues pour promouvoir des politiques financières plus favorables aux actionnaires. "Il est probable que les politiques financières continueront à favoriser davantage les actionnaires qu'au début des années 2000, bien que certaines sociétés aient récemment modéré leur politique de rachat d'actions afin de faciliter le financement de transactions importantes. Moody's n'exclut pas l'éventualité que des opérations d'acquisition et de rachat d'actions puissent influencer certaines notations dans les 12 à 18 mois", conclut l'analyste.
Ces perspectives négatives reflètent l'opinion de Moody's quant à l'évolution des conditions de crédit fondamentales du secteur au cours des 12 à 18 prochains mois.
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