Souvent décriée pour ses bénéfices records, la direction de Total veut remettre en perspective les idées reçues : "Les sociétés pétrolières sont certes beaucoup plus riches qu'avant, mais elles sont moins puissantes", estime ainsi le PDG du groupe, Christophe de Margerie, dans un entretien publié ce matin par 'Le Figaro'. Il explique ainsi que le métier de pétrolier est devenu plus complexe ces dernières années, car les "majors" sont amenées "à composer avec un nombre croissant d'acteurs, ce que nous appelons dans notre jargon les stakeholders", c'est-à-dire les actionnaires, les collectivités territoriales, les riverains des installations industrielles, les ONG, les associations de consommateurs, etc...
Pour autant, Total n'est pas pressé de fusionner avec une autre compagnie pour gagner en puissance. "Big is beautiful, certes, mais toutes les fusions ne marchent pas !" . Interrogé sur un mariage éventuel de Total avec BP, Royal Dutch Shell ou l'italien ENI, il "ne pense pas qu'une telle opération serve vraiment à aider la croissance de Total".
Le groupe est "prêt à réagir si une nouvelle vague de fusions devait intervenir", mais le dirigeant "n'y croit pas à l'heure actuelle...". Ce dernier revient par ailleurs sur le récent retrait du groupe du projet South Pars en Iran, expliquant que Total ne peut prendre le risque d'investir massivement dans ce pays, en raison de la possibilité d'un durcissement des sanctions internationales contre Téhéran...
En revanche, en Irak, le groupe voit "un potentiel énorme" et "discute en ce moment avec le ministère du Pétrole pour voir comment revenir d'une manière durable" dans le pays.
Enfin, Christophe de Margerie confirme ses ambitions dans le nucléaire, rappelant que Total s'est associé à Areva et GDF Suez pour proposer une centrale nucléaire aux Émirats arabes unis...
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