La nuit a porté conseil aux autorités américaines ! Face à une faillite imminente d'AIG, la Fed et le gouvernement ont accepté de fournir un prêt d'urgence de 85 Mds$ (56 MdsE) à l'assureur géant.
En échange, le gouvernement prendra 79,9% des actions de la compagnie, a indiqué la Fed dans un communiqué. Après Fannie Mae et Freddie Mac, voici donc la troisième opération de nationalisation à laquelle Washington est forcé de procéder pour éviter un effondrement du système financier mondial. Après l'échec de négociations privées pour créer un pool bancaire en faveur d'AIG, la Réserve fédérale a estimé qu'"une faillite désordonnée" de l'assureur "accroîtrait le niveau de fragilité déjà significatif des marchés financiers, avec pour conséquences, un coût du crédit nettement plus élevé, une réduction de la richesse des ménages et un affaiblissement de l'économie".
La confirmation du sauvetage d'AIG, dont la rumeur avait déjà remonté le moral de Wall Street hier soir, a eu un effet apaisant ce matin sur les marchés asiatiques, qui rebondissaient de 1% à 2% en séance.
Ce prêt de 85 Mds$ va permettre à AIG de procéder à des cessions d'actifs de façon ordonnée, en causant le moins de remous possible dans le système financier. Il faut dire qu'avec ses 74 millions de clients assurés, et ses dizaines de milliers de créanciers et d'actionnaires (parmi lesquels la plupart des grandes banques mondiales), une défaillance d'AIG aurait eu des conséquences autrement plus graves que celle de Lehman Brothers, que l'Etat a laissé tomber en liquidation lundi.
Mais d'autres banques vont désormais se retrouver en première ligne face aux spéculations, en premier lieu Washington Mutual, Wachovia et la banque britannique HBOS, dont le titre a chuté de 41% hier à Londres. On aura sans doute évité le pire, grâce à la bouffée d'oxygène donnée à AIG, mais il est encore trop tôt pour entrevoir la fin de cette crise financière. D'autant qu'elle menace désormais de s'étendre aux pays émergents : en Russie, hier, les rumeurs de défauts de paiement de la part d'entreprises et la fragilisation de certains banques ont fait chuter le principal indice russe, le RTS, de 11,5%.
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