BNP PARIBAS exposé à hauteur de 400 millions d'euros à LEHMAN BROTHERS

17/09/2008 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a annoncé que son exposition totale au groupe Lehman Brothers s'élevait à environ 400 millions d'euros. La banque a précisé que les créances nettes issues des opérations de dérivés se montaient à environ 200 millions d'euros, les prêts bancaires à 250 millions de dollars, soit 180 millions d'euros, et les lettres de crédit à environ 25 millions d'euros. Par ailleurs, l'exposition aux titres émis par le groupe Lehman Brothers est "négligeable". "Les créances nettes issues des opérations de dérivés mentionnées ci-dessus tiennent compte des accords de compensation et de collatéral quand ils sont applicables. Le processus de dénouement de ces opérations est très avancé. Les montants définitifs pourraient être différents dans une certaine mesure", a expliqué BNP Paribas. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Présent dans plus de 85 pays, BNP Paribas compte 161 000 collaborateurs, dont 126 000 en Europe. Le groupe exerce son activité dans trois grands domaines : la banque de détail qui représente 50% de l'activité du groupe, la banque de financement et d'investissement (28%) et enfin la gestion d'actifs (18%), la banque privée et les assurances. En juillet 2006, BNP Paribas a pris le contrôle de la sixième banque italienne, Banca Nazionale del Lavoro (BNL), dans le cadre d'une offre amicale de près de 9 milliards d'euros. BNP Paribas compte sur un total de 480 millions d'euros de synergies. La banque a racheté Dexia banque privée France afin d'asseoir sa position de leader. Elle poursuit par ailleurs sa politique de développement dans les pays émergents avec la signature de plusieurs accords.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- BNP Paribas présente une allocation de fonds propres relativement équilibrée et diversifiée. - Les pôles de banque de financement et d'investissement et la gestion d'actifs, qui représentent - BNL compris - 41 % de l'activité, restent à une place satisfaisante dans les revenus du groupe : leur croissance organique est plus rapide que celle de la banque de détail. - Les services financiers et la banque de détail à l'international, en particulier en Asie, un marché plus épargné par la crise actuelle des liquidités, sont devenus le principal moteur de croissance des revenus du groupe et le deuxième contributeur au résultat derrière la Banque de Financement et d'Investissement. - BNP Paribas est le leader européen du crédit à la consommation, une activité très rentable. - Le groupe maîtrise bien ses coûts.

Les points faibles de la valeur

- La valeur peut souffrir de la dégradation de l'économie française qui augmente le risque de défaut de crédit de la part des entreprises à qui la banque prête de l'argent. Le groupe ne réalise toutefois plus que 20 % de ses bénéfices dans la banque de détail en France. - Le ralentissement économique aux Etats-Unis devrait conduire à des volumes plus faibles, des marges moins élevées et des risques plus importants. La logique d'un maintien aux Etats-Unis reste cependant intacte. - La sensibilité aux marchés de capitaux via la banque de financement et d'investissement ainsi que l'accumulation d'actifs présente un risque pour le groupe. - La banque pourrait pâtir de l'utilisation de l'excédent de capital, essentiellement via des acquisitions.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- BNP Paribas est une valeur financière. Elle est donc sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Les décisions de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne dans ce domaine sont à observer avec attention. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur la branche banque privée et la gestion d'actifs, ainsi que sur celle de la division banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Au titre de son activité de banque de détail, BNP Paribas est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs. Enfin, en raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières. - Depuis 2006, la priorité va à l'intégration de la banque italienne BNL. La politique d'acquisition sera donc " plus ciblée".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.