SPECIAL CRISE : interdiction des ventes à découvert aux Etats-Unis

19/09/2008 - 16:14 - Option Finance

(AOF) - Les autorités de régulation boursières britannique et américaine ont trouvé un des responsables de la crise financière, les ventes à découvert, et ont annoncé l'interdiction temporaire de cette stratégie sur les valeurs financières. Cette opération boursière consiste à emprunter des titres en pariant sur leur baisse. Si l'investisseur a vu juste, il pourra les racheter moins cher pour les rendre au prêteur, encaissant ainsi la différence entre le prix de vente et d'achat. John Mack, le PDG de Morgan Stanley avait récemment accusé les vendeurs à découvert de faire "couler" l'action de son groupe. Première à dégainer, le gendarme de la finance britannique a ainsi interdit la création de nouvelles positions de vente à découvert ou l'augmentation de positions existantes sur les actions des sociétés financières. Cette directive a pris effet aujourd'hui. Par ailleurs, à partir du 23 septembre, les investisseurs qui détiennent une position vendeuse nette représentant au moins 0,25% du capital d'une société devront le faire savoir publiquement. Ces mesures resteront en vigueur jusqu'au 16 janvier. Sa consoeur américaine la SEC lui a emboîté le pas, interdisant temporairement les ventes à découvert de 799 actions de sociétés financières. Cette mesure est effective immédiatement et s'appliquera jusqu'au 2 octobre. Elle pourra être prolongée de 10 jours si nécessaire, mais pas au-delà de 30 jours calendaires. Auparavant, le procureur de New York, Andrew Cuomo, avait, lui, annoncé le lancement d'une enquête sur les ventes d'actions à découvert. "Mes services vont faire une enquête que nous allons entamer immédiatement sur ce qu'on appelle la vente à découvert illégale, qui verrait des personnes individuelles ou des sociétés répandre de fausses rumeurs dans le but de faire baisser le cours d'une action", a-t-il déclaré, selon l'AFP. En France, Michel Prada, président de l'Autorité des marchés financiers, a rappelé que les règles en vigueur à Paris obligent tout vendeur de titres sur le marché réglementé à livrer les titres sous trois jours. L'AMF a indiqué qu'elle "sera d'une vigilance et d'une sévérité extrêmes sur le respect de ces règles".