ALITALIA : l'étau se resserre

22/09/2008 - 11:14 - Option Finance

(AOF) - Le groupe d'investisseurs italiens qui s'était porté candidat au rachat d'Alitalia a laissé celle-ci dans une situation particulièrement délicate en quittant la table des négociations jeudi soir. La compagnie italienne en péril pourrait être contrainte de cesser ses activités d'ici trois à quatre jours si aucun plan de sauvetage d'urgence ne lui est proposé. L'autorité italienne civile (Enac) a annoncé aujourd'hui lundi qu'elle retirerait sa licence de vol à Alitalia sous ce délai en l'absence d'un plan de secours. "Alitalia vole avec une licence provisoire", a déclaré Vito Riggio, le président de l'Enac. De son côté, l'administrateur d'Alitalia a sollicité lundi des manifestations d'intérêt sur tout ou partie de la compagnie aérienne moribonde d'ici au 30 septembre. Si la recherche d'investisseurs n'a pas encore abouti, ce nouveau rebondissement pourrait relancer la piste d'un rachat par un groupe international. Une situation qui pourrait profiter à Air France-KLM, qui avait été écarté du dossier en début d'année. Le nom de la compagnie allemande Lufthansa circule également. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.