Le pétrole est-il devenu fou ? Le prix du baril WTI, coté à New York, a flambé de 17% hier, pour finir à 120,92 $ (+17%), sa plus forte hausse jamais engrangée en une seule journée ! Le prix du contrat à terme d'octobre, qui arrivait à échéance hier, a même atteint brièvement 130 $ en séance. Ce matin en Asie, les prix sont revenus plus sagement à 108,37 $ sur le nouveau contrat du mois de novembre.
Que s'est-il passé hier ? L'arrivée à terme du contrat d'octobre a entraîné des rachats panique d'investisseurs, qui avaient parié sur une baisse du pétrole en vendant des contrats à terme à découvert. Pris à contre-pied par le récent rebond de l'or noir, ils ont été obligés de racheter leurs positions en catastrophe le dernier jour, au prix de lourdes moins-values.
A noter que le baril de pétrole Brent de la Mer du Nord, qui n'a pas subi les mêmes effets spéculatifs que son cousin américain, a cependant gagné hier 6,5% à 106,04 $. Et malgré l'accalmie de ce matin, le WTI a tout de même regagné près de 20% en une semaine, avec l'annonce du plan de sauvetage de Wall Street. Celui-ci a affaibli le Dollar, en faisant craindre une hausse de 1.000 Mds$ de la dette américaine, et la baisse du billet vert a entraîné un réflexe de fuite vers les actifs tangibles que sont les matières premières. Le pétrole a été le premier à profiter de ce mouvement, mais aussi l'or, qui a retrouvé hier un niveau supérieur à 900 Dollars l'once.
De son côté, l'indice CRB des matières premières a rebondi hier de 3,85% à 373,44 points, après avoir perdu plus de 20% depuis son record de début juillet dernier, ce qui porte son rebond à 10% depuis le 17 septembre. Le marché des matières premières serait-il le seul à croire au succès du plan Paulson, qui, s'il permet d'éviter une récession économique, pourrait regonfler la demande mondiale de "commodities" ? Pour l'instant, il est un peu tôt pour répondre à cette question....
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