La semaine dernière sur les marchés

23/09/2008 - 17:09 - Sicavonline - ING IM

Par ING IM

Journée de lundi

Lundi fût une journée historique (que certains n'ont pas hésité a qualifié de «pire depuis la crise de 1929») sur les marchés d'actions mondiaux. Les mauvaises nouvelles en provenance des marchés financiers américains, ont provoqué un véritable effondrement des grands indices mondiaux, au sein duquel les valeurs bancaires ont payé un lourd tribut. Résultat, l'indice Dow Jones a reculé de 4,4%, pour repasser sous les 11.000 points, à 10.917,51 points, tandis que le S&P 500 perdait 4,7%, à 1.192,96 points. Il s'agissait du plus fort recul en points, en clôture de séance à Wall Street, depuis les attentats du 11 septembre. Ce sévère mouvement de correction faisait suite aux revers simultanées de deux des plus importantes institutions financières américaines : la banque d'affaires Lehman Brothers s'est placée sous la protection du «chapter 11» de la loi sur les faillites et le géant du courtage Merrill Lynch, également fragilisé, a été racheté par Bank of America. De plus, l'assureur AIG a déclaré être à la recherche de 40 milliards de dollars pour se renflouer. Ce double choc n'a évidemment pas épargné les marchés européens et asiatiques, ce qui a même provoqué l'intervention de la Banque centrale européenne qui a injecté des liquidités pour tenter de calmer les marchés. Malgré cela, l'indice Euro Stoxx 50 a lâché 3,9%, mais le DJ Stoxx des valeurs bancaires a corrigé plus fortement (-6,2%). A Bruxelles, les mauvaises nouvelles en provenance du secteur financier américain ont durement touché les valeurs bancaires : Fortis a perdu 8,2% et Dexia a reculé de 9,8%. Quant aux marchés asiatiques, ils n'ont pas échappé à la crise. A Tokyo, le Nikkei 225 a plongé de 4,9%, à 11.609,72 points et Hong Kong a cédé 5,4%, à 18.300,61 points.

Journée de mardi

Wall Street s'est repris mardi, au lendemain de la débâcle provoqué par «lehman Brothers», après le statu quo de la Fed (la Banque centrale américaine a maintenu son taux directeur à 2%) et les rumeurs d'une intervention du gouvernement américain, pour sauver AIG (18% de part de marché). Qui plus est, les Banques centrales du monde entier sont venues à la rescousse des marchés financiers afin d'apaiser les tensions et d'éviter un «effet domino». La Fed a injecté 50 milliards de dollars sur les marchés monétaires et la BCE est intervenue à hauteur de 70 milliards d'euros. Face à une telle situation, les chiffres de l'inflation sont passés inaperçus : les prix à la consommation ont baissé de 0,1% en août aux USA, après une hausse de 0,8%, en juillet. Au terme d'une séance extrêmement volatile, le Dow Jones a gagné 1,3% à 11.059,02 points, pendant que le Nasdaq Composite reprenait 1%, à 2.202,36 points. Quant aux marchés européens, ils ont terminé dans le rouge, dans le sillage de l'ouverture en baisse de Wall Street et des craintes concernant l'assureur AIG. L'indice Euro Stoxx 50 a fini la journée, sur un recul de 2%, au terme d'une séance empreinte de nervosité. Les Bourses de Paris et de Bruxelles ont une nouvelle fois fait les frais des ventes massives de valeurs bancaires. Si Dexia a abandonné 8,5%, de son côté, Fortis a lâché 11,5%, après avoir reculé de plus de 20% au cours de la séance. Pour ce qui est des prix des produits pétroliers, ils ont poursuivi leur mouvement de repli, tombant pour la première fois depuis sept mois sous la barre des 90 dollars. Le prix du baril de brut est retombé jusqu'à 88,99 dollars, à Londres. Cette chute du prix du baril était la conséquence de la détérioration des marchés financiers et du ralentissement de l'économie mondiale (la demande de brut des pays industrialisés était à nouveau en baisse en août). Et cette dégringolade des prix du brut n'a pas été sans conséquence sur les bourses des pays émergents, comme en témoignait le repli de la Bourse de Moscou, supérieur a 50%, depuis ses sommets du mois de mai. Mais la chute des prix de l'or noir était de nature à calmer l'inflation, qui avait atteint des records aux Etats-Unis et en Europe, en juillet. Ce recul du pétrole a entraîné le prix des autres énergies dans son sillage ainsi que les céréales et les métaux. Résultat, l'indice S&P GSCI (Goldman Sachs Commodity Index) a vu sa performance chuter de plus de 34%, depuis son plus haut de l'année.

Journée de mercredi

Les bourses américaines et européennes ont de nouveau chuté mercredi, malgré l'intervention de la Fed pour sauver le géant de l'assurance AIG, qui a malgré tout encore dévissé de 45,3%, à 2,05 dollars. L'octroi par la Fed d'un prêt relais de 85 millions de dollars, en échange de 79,9% du capital, s'est apparenté à une nationalisation et n'a pas réellement d'encouragé les détenteurs d'actions. De plus, les termes de l'accord prévoyaient un droit de veto pour le gouvernement sur le paiement des dividendes aux actionnaires. En Europe, les inquiétudes sur l'avenir de la banque HBOS (qui a confirmé qu'elle était en discussion en vue d'un rachat par sa rivale Lloyds TSB) et l'ouverture en baisse de Wall Street ont fait rechuter les indices, qui avaient adopté un profil positif le matin. A cela est venue s'ajouter la publication de statistiques macroéconomiques peu encourageantes pour la zone euro, comme le déficit du commerce extérieur, qui s'est élevé à plus de 2 milliards d'euros, en juillet. Partant, l'effondrement du secteur financier a de nouveau lourdement pesé sur les indices : le S&P 500 a reculé de 4,7%, à 1.156,38 points, tandis que l'Euro Stoxx 50 a perdu 2,3%, à 3.018,77 points. Plus particulièrement, le Bel 20 a de nouveau broyé du noir, en plongeant de 3,1%, à 2.788,95 points. Mais cette fois, les bancaires n'étaient pas les seules responsables. Umicore a dégringolé de 7,3% et Nyrstar de 7,8%. Quant à Fortis, son cours s'est une nouvelle fois enfoncé de 9,6% à 6,68 euros. Quant aux places asiatiques, elles ont littéralement dévissé, à l'instar du Nikkei 225 qui a plongé de près de 5% ou de Hong Kong qui a chuté de 5,9%. La place japonaise a en plus dû encaisser la spectaculaire remontée du yen face au dollar (+3% en 48 heures), ce qui a conduit la Banque du Japon à injecter l'équivalent de 17 milliards d'euros. En Russie, les indices ont poursuivi leur dégringolade à un point tel que les autorités de régulation ont dû suspendre les cotations à la mi-journée. Le ministère des Finances russe a par ailleurs annoncé sa décision d'augmenter les liquidités pour les trois principales banques du pays. En ce qui concerne le prix du pétrole, il a éprouvé des difficultés à rebondir suite aux deux jours de forte baisse, malgré la publication de stocks d'essence à leur plus bas historique. Le Brent de la mer du Nord est repassé sous les 90 dollars, tandis que le WTI affichait un modeste gain de 1,1%, à 92,22 USD par baril. Et de l'avis des spécialistes, le recul des cours de l'or noir est appelé à durer, car outre l'impact que devrait avoir le ralentissement économique mondial sur la demande, de nouvelles capacités de production devraient arriver sur le marché, notamment en provenance des pays hors Opep (Inde, Vietnam). Enfin, la crise bancaire qui était en train de secouer la planète a fortement accru la volatilité des marchés de changes, profitant du même coup au dollar, qui a retrouvé son rôle de valeur refuge. Même si le calme semblait momentanément revenu, après le plan de sauvetage d'AIG, celui-ci évoluait autour de 1,4200.

Journée de jeudi

Jeudi, la Bourse de New York a amorcé une remontée spectaculaire, grâce à une injection massive de liquidités de la part des banques centrales et alors que circulait la rumeur selon laquelle le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, était en train de discuter de la création d'une entité gouvernementale qui reprendrait à son compte toutes les mauvaises dettes des institutions financières. Les valeurs bancaires se sont littéralement envolées, comme en témoignait l'envolée de 59% de Wachovia. Partant, l'indice Dow Jones a clôturé la séance sur un gain de 3,9%, à 11.019,69 points. Par contre, les marchés européens ne sont pas parvenus à redresser la tête, malgré l'envolée du cours de Volkswagen (+26,6%) et de HBOS (+23,2%) et de l'ouverture en hausse de Wall Street. Globalement, l'indice Euro Stoxx 50 a reculé de 0,6%, à 3.000,83 points. Pour ce qui est des bourses asiatiques, elles ont poursuivi leur dégringolade, avec les bourses chinoises à leur tête. A Hong Kong, l'indice Hang Seng a perdu 7%, tandis que l'indice Shenzen de la bourse chinoise s'enfonçait de 5,8%. Quant à l'indice Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo, il a baissé de 3,8%. Cette vague de dégagements a également touché les marchés émergents et en particulier l'Inde (-34% depuis le début de l'année) et la Russie (-60% depuis le sommet du mois de mai), dont le Gouvernement à du venir à la rescousse des marchés et a même dû les fermer pendant deux jours d'affilée. En quelques semaines, l'indice MSCI émergents a perdu plus de 20%

Journée de vendredi

Finalement, vendredi, les grandes places mondiales sont reparties de l'avant, suite à l'espoir suscité par la mise en place du plan d'Henry Paulson (dont les détails restaient à préciser), visant à soutenir l'ensemble des institutions financières et à restaurer une confiance qui avait complètement disparu. Par ailleurs, comme prévu, la SEC a annoncé une décision d'urgence consistant en l'interdiction temporaire de vendre à découvert plusieurs centaines d'actions de sociétés financières, près de 800 au total. Résultat, le Dow Jones a gagné 3,3%, à 11.388,00 points. Dans la foulée, de nombreux indices européens ont affiché des records historiques de hausse, ce qui s'est soldé par un gain de 8,4%, à 3.253,52 points, de l'indice Euro Stoxx 50. Plus particulièrement, le CAC 40 de la Bourse de Paris a bondi de 9,3%, la plus forte hausse en une seule séance, depuis sa mise en place, en 1988. A Bruxelles, le Bel 20 s'est envolé de 9,7%, pour clôturer à 3.052,83 points et effacer en une seule séance, la quasi-totalité des pertes enregistrées depuis le début de la semaine. Le principal baromètre de la Bourse de Bruxelles n'a finalement cédé que 0,9%, en variation hebdomadaire. Enfin, les places asiatiques étaient également à la fête, comme en ont témoigné les hausses de 10% à Hong Kong et à Shanghai. Mais les plus fortes hausses ont été enregistrées en Russie, où le Micex et le RTS ont progressé respectivement de 29% et 22%.

Résumé

En résumé, même si le rebond de vendredi a été spectaculaire, il n'a fait que combler les pertes enregistrées par les indices les jours précédents. Globalement, sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones a perdu 0,3%, l'Euro Stoxx 50 a reculé de 0,8% et le Japon était en retrait de 2,4%. Mais force est de constater que face à la crise, les autorités américaines ont employé les grands moyens, en mettant le week-end à profit, pour mettre sur pieds un plan de sauvetage du secteur financier américain. Aux dernières nouvelles, ce plan devrait nettoyer les bilans des institutions financières en rachetant 700 milliards de dollars, voire plus, d'actifs immobiliers de mauvaise qualité. Le Trésor américain a également invité les autorités des autres pays touchés par la crise, à mettre en place un programme semblable. Sur le marché de changes, le dollar s'est déprécié face à l'euro (1,4409), au yen (107,7) et à la livre (1,825). Enfin, sur les marchés des matières premières, d'un vendredi à l'autre le baril de pétrole a gagné 3,3% à New York et l'once d'or s'est apprécié de 13,4%. Il faut dire que, face à la crise financière, l'or avait retrouvé son rôle de «valeur refuge».

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