Transport Aérien : Alitalia, tout se joue à partir de 11h00

25/09/2008 - 10:38 - Boursier.com

Alitalia sera-t-elle rassurée sur sa pérennité dès aujourd'hui ? Selon la presse italienne, un accord pourrait intervenir ce jeudi, alors qu'une...

Alitalia sera-t-elle rassurée sur sa pérennité dès aujourd'hui ? Selon la presse italienne, un accord pourrait intervenir ce jeudi, alors qu'une rencontre entre les 9 organisations syndicales et le consortium d'investisseurs italien CAI est prévue à 11h00 à Rome, sous l'égide du gouvernement. Après avoir claqué la porte des négociations, CAI, sans doute en partie sous la pression politique, a accepté de mettre de l'eau dans son vin pour parvenir à un accord et éviter une véritable débâcle avec la liquidation du transporteur. Les rumeurs rapportées par l'Agence de presse Ansa évoquent notamment moins de licenciements et des conditions de travail assouplies pour certaines catégories de personnel, par rapport au plan initial. Selon 'Il Corriere della Serra' et 'La Repubblica', le nom d'Air France KLM est revenu dans les discussions. Hier, un "message d'intérêt" aurait été transmis par Jean-Cyril Spinetta à la compagnie en difficultés, via l'ex-directeur général d'Alitalia, Piero Mengozzi, devenu conseiller d'Air France dans ce dossier. La compagnie hexagonale pourrait ainsi prendre une participation pour soutenir Alitalia dans le cadre d'un sauvetage par CAI. Il s'agirait de la première sortie "officielle" d'Air France KLM sur le dossier depuis le retrait de son offre d'acquisition il y a plusieurs semaines, retrait provoqué par l'hostilité des syndicats et la pression de Silvio Berlusconi, qui avait fait campagne durant les législatives pour une solution nationale. Le chef du gouvernement transalpin est d'ailleurs toujours critiqué dans les milieux d'affaires et la sphère politique pour les efforts qu'il avait mis en oeuvre pour faire capoter le projet. Il le serait encore plus si la compagnie venait à mourir. Car les jours d'Alitalia sont plus que jamais comptés et il est quasiment acquis, cette fois, que la liquidation se profile en cas d'échec lors des discussions du jour. En parallèle, l'administrateur spécial du gouvernement Augusto Fantozzi passe un examen décisif aujourd'hui devant l'autorité de l'aviation civile italienne, l'ENAC, alors que la compagnie ne vole plus que sous licence provisoire. Fantozzi doit présenter un plan intermédiaire qui passera par une réduction de voilure des opérations d'Alitalia pour les prochains jours, de façon à prouver que le transporteur peut réaliser des économies opérationnelles. L'administrateur a expliqué hier aux sénateurs que l'entreprise disposait de liquidités "raisonnables" jusqu'au 30 septembre, mais qu'au-delà, tout deviendra très aléatoire. Le 30 septembre a d'ailleurs été choisi comme date-butoir pour le dépôt d'éventuelles marques d'intérêt pour Alitalia. Après l'échec initial des négociations avec CAI, Fantozzi avait en désespoir de cause relancé un processus d'appel d'offres pour une solution de la dernière chance. Il avait pour cela fait paraître mardi dans plusieurs grands quotidiens un appel à candidature international. Car à compter du 1er octobre, l'ENAC pourrait supprimer la licence de vol du transporteur, ce qui mettrait un point final à l'aventure et aurait des conséquences sociales dramatiques pour le secteur de l'autre côté des Alpes. L'administrateur a bien précisé qu'il ferait appel de toute décision défavorable de l'autorité, mais cette épée de Damoclès a un effet dévastateur sur les réservations des clients, aggravant encore les difficultés opérationnelles de la compagnie. Nul ne peut affirmer avec certitude que les discussions du jour s'achèveront sur un accord, mais on voit désormais mal les syndicats, malgré leur position très dure depuis plusieurs mois, refuser le compromis. Un échec saborderait définitivement la compagnie et les prédateurs pourraient s'en donner à coeur joie pour reprendre à moindre coût les positions abandonnées par Alitalia.



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