Crise financière : quelles solutions après l'échec du plan de sauvetage US ?

30/09/2008 - 06:39 - Boursier.com

Le rejet hier soir du plan Paulson par la Chambre des Représentants américaine a fait l'effet d'une bombe à Wall Street, qui a subi son plus fort...

Le rejet hier soir du plan Paulson par la Chambre des Représentants américaine a fait l'effet d'une bombe à Wall Street, qui a subi son plus fort plongeon (-7% pour le DJIA) depuis le krach de 1987. En points (-778), l'indice Dow Jones a même enregistré la plus grosse chute de son histoire... Dans l'affolement général, les investisseurs ont notamment fui le secteur bancaire, où les risques de nouvelles défaillances se multiplient. Côté politique, Républicains et Démocrates se sont rejetés mutuellement la responsabilité de l'échec du vote, tandis que ce matin, les bourses asiatiques plongent encore et que l'Europe boursière s'apprête à vivre une journée très difficile. Dans ces conditions, que peuvent faire les autorités financières mondiales pour tenter de ramener le calme ? Tout d'abord, aux Etats-Unis, le rejet du plan ne signifie pas qu'il est définitivement enterré... Au contraire : le texte pourrait même être examiné par le Sénat avant la fin de la semaine, quitte à être amendé à nouveau, avant de revenir devant la Chambre des Représentants... De son côté, la Réserve fédérale va continuer d'appliquer les méthodes classiques, même si elles n'ont pas porté leurs fruits jusqu'à présent. La banque centrale américaine continuera ainsi d'injecter massivement des liquidités pour tenter de ranimer le marché du crédit interbancaire, en état de quasi-paralysie. Avant même l'échec officiel du vote, hier soir, la Fed a annoncé la mise à disposition de 630 Mds$ supplémentaires... Elle va aussi doubler les lignes de crédit qu'elle accorde aux autres banques centrales pour leur permettre de faire des prêts en dollars, à 620 Mds$. En outre, il est probable que la Fed abaisse ses taux directeurs pour les ramener à 1,5% rapidement (contre 2% actuellement), peut-être sans attendre sa prochaine réunion des 28 et 29 octobre. En Europe, où les banques possèdent moins d'actifs "toxiques" que leurs homologues américaines, la crise financière s'est néanmoins invitée brutalement hier, avec la nationalisation partielle de Fortis, et les déboires de Dexia, Bradford & Bingley en Grande-Bretagne et Hypo Real Estate en Allemagne. Pour l'instant, les dirigeants européens ne jugent pas utile un plan de sauvetage à l'américaine, et même s'ils changeaient d'avis, l'Union européenne n'est pas équipée des structures adéquates (il n'y a pas de Trésor européen). Les dossiers sont donc réglés au cas par cas, par les États nationaux, qui ont seuls compétence... Quant à la BCE, elle continue aussi d'injecter des montants croissants de liquidités (120 Mds$ de prêts à 28 jours annoncés hier) et réunira après-demain jeudi son comité monétaire. Peu d'intervenants s'attendent à ce qu'elle baisse ses taux directeurs, mais le discours de son président Jean-Claude Trichet sera analysé de très près. Le risque de récession étant désormais très fort en Europe, certains analystes commencent à croire à une baisse des taux avant la fin de l'année. Enfin, face au besoin croissant de concertation européenne, Nicolas Sarkozy, actuel président de l'Union, a lancé hier une invitation pour la fin de semaine aux 4 pays européens du G8 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ainsi qu'à José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, à Jean-Claude Trichet, le président de la BCE et à Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe. Rappelons, qu'en attendant, une réunion de crise a été programmée à L'Elysée par le Chef de l'Etat à 10H00 à Paris en présence des principaux acteurs financiers français.



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