Analyse sectorielle / PHARMACIE

30/09/2008 - 11:20 - Option Finance

(AOF) - Contexte. Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros. Perspectives et enjeux. Selon une récente étude de Moody's, les groupes pharmaceutiques européens vont subir une perte de 18% de leur chiffre d'affaires sur les trois prochaines années, du fait de la perte des brevets de leurs médicaments phares. Pour remédier à la fois à la concurrence des génériques et à une plus grande prudence des autorités dans l'octroi d'autorisations de mises sur le marché de nouveaux médicaments, les analystes estiment que les acteurs ont trois possibilités. Ils peuvent se diversifier pour pouvoir bénéficier d'activités moins cycliques (tels les médicaments sans ordonnance), ou innovantes (comme les vaccins). Ils peuvent également restreindre leurs frais commerciaux et de recherche grâce à la sous-traitance. Enfin, être présent dans les pays émergents leur assurera des relais de croissance. Chez Sanofi Aventis, la nouvelle direction (Gérard le Fur ayant été remplacé par l'actuel président de GlaxoSmithKline aux Etats-Unis) devrait accélérer un changement de stratégie. Celui-ci est d'autant plus inévitable que, sur la période 2010-2013, le groupe devrait perdre plusieurs brevets. Pour comprendre. Les produits commercialisés par les groupes pharmaceutiques sont variés : il s'agit à la fois de produits de santé et d'hygiène mais aussi de produits vétérinaires et phytosanitaires. Les Etats-Unis constituent le principal marché de cette industrie tandis que la France est le premier pays européen en termes de dépenses de santé. Pour ralentir le développement des dépenses de santé, les pouvoirs publics ont assoupli les règles en matière de propriété industrielle. Les fabricants de médicaments génériques peuvent désormais attaquer les brevets avant même qu'ils ne tombent dans le domaine public. Ce phénomène fragilise grandement les laboratoires.