C'est fait ! Le Sénat américain a adopté cette nuit le plan Paulson amendé pour soutenir le système financier américain. Le texte, qui a subi de nouveau amendements, sera soumis à nouveau vendredi à la Chambre des représentants, qui en avait rejeté lundi une première mouture. Les sénateurs ont voté le projet par 74 voix pour et 25 voix contre. Les candidats à l'élection présidentielle Barack Obama et John McCain, tous deux sénateurs, ont voté en faveur de la loi.
Ce vote tant attendu n'a pourtant pas suffi à rassurer les marchés asiatiques, qui chutaient en moyenne de plus de 1% en cours de séance ce matin. Les dernières statistiques (effondrement des ventes de voitures aux Etats-Unis, baisse de l'ISM manufacturier) et la chute des prix des matières premières font penser aux investisseurs que le plan de sauvetage bancaire n'évitera pas une récession outre-Atlantique, qui aura des répercussions mondiales.
A Washington, l'architecture générale du plan Paulson n'a pas changé : il s'agit de créer un fonds géré par l'Etat qui reprendra à son compte jusqu'à 700 Mds$ de créances "toxiques" qui plombent les bilans des banques et provoquent le gel du marché du crédit. 250 Mds$ seront disponibles immédiatement avec une rallonge possible de 100 Mds$. Au-delà, un nouveau vote du Congrès sera nécessaire. Les parachutes dorés seront limités et les bonus indûment perçus devront même être remboursés. La version votée par le Sénat s'est aussi enrichie de nouvelles clauses en vue de convaincre les élus républicains frondeurs : les montants des dépôts garantis en cas de faillite bancaire ont été relevés de 100.000 Dollars à 250.000 Dollars, et plusieurs allègements fiscaux temporaires seront prolongés en raison de la crise actuelle. Reste à savoir si cela sera suffisant pour convaincre les représentants de voter vendredi le plan.
En effet, les nouveaux amendements vont alourdir le montant total du plan au-delà des 700 Mds$ prévus, même si à terme, ses défenseurs estiment que les contribuables américains retrouveront une bonne partie, voire toute leur mise, car les actifs repris par l'Etat pourront être revendus une fois la crise passée, et de plus, l'Etat pourra devenir actionnaire des banques participant à son programme de soutien, et espérer réaliser des plus-values à moyen terme...
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