HERMES : la famille ne veut pas sortir du capital (presse)

06/10/2008 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - Les membres de la famille Hermès n'ont pas l'intention de céder leur participation dans le groupe de luxe, a déclaré à l'agence Reuters son gérant, Patrick Thomas. Ce dernier dément ainsi des rumeurs récurrentes selon lesquelles, la famille, propriétaire de 73% du capital envisagerait de se désengager. "La famille est attachée à la société, elle la considère comme un joyau. Il n'y a pas de projet de vendre, c'est de la pure spéculation", a-t-il souligné. Le gérant a également estimé que le groupe avait la capacité de résister à la crise financière. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Groupe de luxe mondialement connu, Hermès maîtrise plusieurs métiers (maroquinerie, prêt-à-porter, carrés de soie, horlogerie, parfums, arts de la table). Les produits Hermès sont distribués par le biais de magasins exclusifs ou dans d'autres points de vente, comme certains grands magasins, les boutiques hors taxes en aéroport et à bord des compagnies aériennes. Le groupe réalise près de 30 % de ses ventes au Japon. Il est également bien implanté dans les autres pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Hong-Kong, Thaïlande,…), en Europe et aux Etats-Unis. Hermès a une participation de 45 % chez le couturier Jean-Paul Gaultier et continue sa diversification dans le luxe: le groupe a investi 25 millions de francs suisses (15,7 millions d'euros) pour entrer à hauteur de 25% dans le capital de l'horloger suisse Vaucher Manufacture Fleurier, par le biais d'augmentations de capital successives.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale. - Le groupe a su développer une clientèle locale, qui lui permet d'être moins dépendant des flux touristiques. -Le statut de marque " superluxe " d'Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d'augmenter les prix chaque année, ce qui lui donne une qualité défensive. -La marque recèle encore d'un potentiel de développement important en termes de produits ou d'expansion géographique.

Les points faibles de la valeur

- Le capital de la société est verrouillé par la famille fondatrice qui en possède 72%, par le biais d'une société en commandite, ce qui prive en partie le titre d'un attrait spéculatif. La société Emile Hermès SARL joue le rôle d'associé commandité et détient le pouvoir et la gestion, quelle que soit la part détenue par la trentaine d'actionnaires familiaux. - Le titre se situe à des niveaux de valorisation très élevés par rapport à ses pairs. -Hermès est sensible à l'évolution du dollar, et l'affaiblissement du billet vert lui est défavorable. De même, il est dépendant du niveau du yen.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Acteur du secteur du luxe, Hermès est fortement dépendant de l'état de santé de l'économie des zones américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont aussi sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien, qui, lorsqu'ils diminuent, affectent en particulier les ventes de parfums et de carrés de soie. - La prime spéculative pourrait s'affaiblir, la direction déclarant de façon récurrente qu'Hermès n'est pas à vendre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

La plupart des analystes sont réservés sur le secteur. Ils estiment que la demande en provenance des pays développés devrait s'éroder alors que les groupes subissent à la fois des taux de change défavorables et une hausse des coûts des matières premières. La diversification permet alors aux acteurs de maintenir leurs performances. C'est la stratégie adoptée par LVMH en acquérant Royal Van Lent, qui construit des yachts de grand luxe. L'objectif est de se positionner sur un secteur en croissance, non affecté par la mauvaise conjoncture économique, qui concerne la clientèle la plus aisée de la planète. Le marché des cosmétiques est reconfiguré après l'acquisition d'Yves Saint Laurent Beauté par L'Oréal, qui souhaite consolider ses positions sur le segment haut de gamme. Malgré cette opération, il reste numéro deux sur ce marché en France, derrière LVMH (avec les marques Dior, Givenchy ou Kenzo).