Londres au secours des banques britanniques ?

07/10/2008 - 17:03 - Option Finance

(AOF) - C'est désormais une réalité : après avoir semé la panique outre-Atlantique, la crise financière s'est répercutée sur les marchés européens, suscitant une salve de plans de sauvetages financés par les pouvoirs publics, par des investisseurs privés, ou encore mixtes. Aujourd'hui, les regards se tournent vers la Grande-Bretagne : les rumeurs fusent autour de RBS, Barclays et Lloyds TSB, un trio de banques britanniques. Selon les sources de la radiotélévision BBC, les dirigeants des principaux établissements financiers britanniques auraient demandé lundi soir lors d'une réunion avec le ministre des Finances Alistair Darling un plan de sauvetage sous la forme d'une recapitalisation de 15 milliards de livres (19,4 milliards d'euros) pour chacune des banques afin de restaurer la confiance. Cette réunion aurait rassemblé Alistair Darling, le ministre des Finances, Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Adam Turner, le président de l'Autorité des Services Financiers (FSA), ainsi que des représentants des banques britanniques. Fred Goodwin, John Varley et Eric Daniels, les directeurs généraux respectifs de RBS, Barclays et Lloyds, auraient ainsi participé en personne à la réunion. Cette annonce, qui a occasionné un plongeon des trois banques en question (RBS a perdu jusqu'à 39% dans la matinée), a aussitôt été démentie par RBS et Barclays. "Contrairement aux rumeurs de presse, Barclays n'a pas demandé de capitaux au gouvernement et n'a aucune raison de le faire", a déclaré le directeur général de la Barclays, John Varley, lors d'une conférence sur le secteur bancaire organisée par Merrill Lynch. En revanche, Lloyds TSB, qui vient de procéder au rachat de sa rivale HBOS, a reconnu chercher des "opportunités de lever du capital". Dans une déclaration à l'AFP, un porte-parole de la banque a rappelé viser un ratio de capital de 6 à 7%, contre 5,9% aujourd'hui. De son côté, le gouvernement britannique a démenti l'organisation d'une téléconférence au cours de la journée de mardi avec des responsables des grandes banques britanniques, selon les déclarations d'une source gouvernementale auprès de l'agence Reuters. Londres s'est par ailleurs gardé de se prononcer sur l'éventualité d'une aide gouvernementale aux banques en question. "Comme le chancelier l'a dit la veille, nous ferons en sorte de maintenir la stabilité et de soutenir un système bancaire en état de fonctionner", a indiqué un porte-parole du Trésor. Un porte-parole du Premier ministre Gordon Brown s'est par ailleurs refusé à tout commentaire, tout comme le FSA, l'autorité de régulation du secteur bancaire britannique. (An. P.)