(AOF) - Goldman Sachs a revu de façon sensible ses prévisions sur les matières premières en raison de l'importance de la crise financière et de ses implications sur l'économie réelle. Le bureau d'études, qui concède avoir "sous-estimé la durée et l'ampleur" de la crise financière, anticipe désormais un baril de brut de 70 dollars contre 115 dollars auparavant. Le baril pourrait même passer sous les 50 dollars, si la crise s'approfondissait. Goldman Sachs souligne que les producteurs de matières premières sont " très dépendants quant à l'accès aux capitaux et qu'ils luttaient déjà pour augmenter leur production avant les derniers développements de la crise." Le tsunami boursier a atteint les matières premières et notamment le pétrole. Si le cours du brut remontait lundi de plus trois dollars à 80,4 dollars le baril après l'annonce des plans européens, il n'effaçait pas les pertes enregistrées vendredi dernier. Les cours du brut léger américain ont en effet chuté de près de 9 dollars vendredi à 77,70 dollars, à leur plus bas depuis le 10 septembre 2007. Ils ont cédé 17% la semaine dernière, leur plus forte baisse depuis la guerre en Irak en 2003. Depuis la mi-juillet, le prix de l'or noir a flanché de près de 40%. Anticipant la poursuite de la crise, les analystes ont révisé aussi à la baisse leurs objectifs à trois mois sur le cuivre et l'aluminium qui passent respectivement de 7.960 à 3.500 dollars et de 2.950 à 2.060 dollars. La recherche sur matières premières de Goldman est toujours étudiée avec attention par les marchés dans la mesure où l'établissement est l'un des deux premiers opérateurs de trading sur matières premières.