"La baisse des prix s'accentuera en 2009", c'est la prévision sans appel du courtier en crédits immobiliers Empruntis et de la société de conseil en investissements financiers Seeds Finance au sujet des prix de l'immobilier en France.
Empruntis et Seeds Finance observent que la baisse s'est déjà accélérée dans l'immobilier résidentiel ancien au troisième trimestre 2008 avec un repli de 2,7% (par rapport au troisième trimestre 2007 à partir du "thermomètre" FNAIM) et que les signaux venus de l'immobilier neuf confirment un ralentissement prononcé. En effet, l'encours de logements neufs invendus dépasse désormais les 110.000 unités avec un délai d'écoulement supérieur à 1 an.
"La baisse des prix observée au troisième trimestre nous pousse à prévoir une baisse de 5% en 2008", a déclaré ce matin Cyril Blesson, Directeur de la Recherche Economique et Institutionnelle de Seeds Finance. Fin juin, lors d'une précédente conférence de presse le scénario penchait vers une baisse de 4%.
"On ne voit pas comment on éviterait une baisse plus prononcée en 2009" continue de penser Cyril Blesson même si l'ampleur de cette baisse a été fortement augmentée. D'une fourchette de 4% à 6% de baisse retenue il y a 4 mois, Empruntis et Seeds Finance retiennent désormais une hypothèse de recul des prix compris entre 9% à 14% en 2009.
"On pense qu'on va vers -10% mais on peut aller jusqu'à -14%", explique Geoffroy Bragadir, le fondateur d'Empruntis. Pour Geoffroy Bragadir il s'agit toujours d'une correction naturelle du marché après 140% de hausse en 10 ans. "On aurait pu assister à pire vu la hausse passée", estime Geoffroy Bragadir qui rejette donc toute idée de "panique sur l'immobilier".
Parmi les facteurs qui expliquent cette révision du scénario de baisse des prix pour 2009, Empruntis et Seeds Finance ont observé tout récemment des premiers signes réels de durcissement des conditions d'octroi de crédit. En parallèle, la contraction du crédit habitat s'est accélérée ces derniers mois avec des taux d'intérêt toujours orientés à la hausse et des établissements financiers qui se heurtent à la crise actuelle des échanges interbancaires (l'écart s'est encore creusé entre le taux directeur de la BCE et l'Euribor 3 mois qui sert de référence aux échanges interbancaires). Enfin, au niveau des vendeurs, il semble bien que ces derniers commencent à prendre conscience de la nécessité d'ajuster leur prix pour vendre.
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