(AOF) - La grande peur de la fin de semaine dernière d'un effondrement du système financier a été remplacée sur les marchés par les interrogations sur la durée et la profondeur de la récession qui s'annonce. Cette inquiétude a pesé sur les marchés boursiers, l'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 6,82% à 3381,07 points après deux séances de rebond. "Les données économiques récentes suggèrent que l'économie a été plus faible qu'on ne s'y attendait au troisième trimestre, révélant probablement aucune croissance du tout", a ainsi déclaré Janet Yellen, présidente de la Fed de San francisco, selon l'AFP. "La croissance du quatrième trimestre semble encore plus faible avec une contraction (de l'activité) très probable", a ajouté Janet Yellen, selon qui "l'économie américaine semble en récession". Le spectre de la récession plane également en Europe. En France, le Premier ministre craint une "panne de croissance" en 2009. Le scénario d'une croissance zéro l'année prochaine est celui retenu par Société Générale pour la zone euro. Aux Etats-Unis, les économistes s'attendent à un recul du PIB au deuxième et troisième trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009. Illustration de la dégradation de la conjoncture outre-Atlantique, les ventes aux détails en septembre y ont chuté de 1,2%, soit la plus forte baisse depuis août 2005. Ce recul est une mauvaise nouvelle de plus pour les Etats-Unis, où la consommation représente plus des deux tiers du PIB. Les économistes ont applaudi les décisions des gouvernements européens et américain de s'attaquer aux causes de l'accentuation de la crise financière, c'est-à-dire la liquidité et la solvabilité des banques. Elle ont permis au marché du crédit, le système sanguin de l'économie, de commencer à dégeler. Les économistes estiment cependant que d'autres mesures doivent être prises, notamment sur le plan de la relance budgétaire. Mais surtout, certains spécialistes demandent de nouvelles mesures pour stabiliser le marché immobilier aux Etats-Unis. Celui-ci est à l'origine de la crise actuelle et elle ne se résoudra pas avant qu'il ne s'améliore. La dégradation de la conjoncture risque en effet d'alimenter le cercle vicieux de la hausse du nombre de saisies qui conduit à une baisse des prix de l'immobilier pour in fine peser sur la consommation des ménages. La création d'un système similaire au "Home Owner Loan Corp" institué lors de la Grande Dépression pour racheter des prêts hypothécaires défaillants est une des pistes évoquées. (C.J)