L'Eldorado chinois semble avoir perdu de son lustre ! La Chine, devenu l'atelier de fabrication des pays occidentaux, multiplie à son tour les signes de ralentissement économique, à commencer par une baisse de la demande pour les matières premières. Hier, la direction de Rio Tinto, l'un des plus grands groupes miniers du monde, a sonné l'alarme, provoquant une débandade des actions minières et des cours des métaux (aluminium, cuivre, nickel) et contribuant à la glissade du pétrole, qui a chuté hier soir sous les 75$ le baril à New York.
Selon Tom Albanese, CEO de Rio Tinto, l'économie chinoise "va faire une pause pour reprendre son souffle", après des années de croissance à deux chiffres. "Nous sommes confiants dans l'avenir de la Chine, mais pour l'instant, il y a une décélération de la demande qui ne repartira pas avant l'année prochaine", a précisé le directeur financier du groupe Guy Elliott, à l'occasion de l'annonce des résultats trimestriels.
Par conséquent, le groupe anglo-australien va prudemment réduire ses investissements et ses projets de nouvelles mines... L'action Rio Tinto a plongé de plus de 16% hier à Londres, tandis que BHP Billiton perdait 15%, Xstrata 20%, Anglo American 20%, et le groupe kazakh Kazakhmys 22%. Alcoa a plongé de 12,3% hier soir à New York.
De son côté, Merrill Lynch a publié mardi une étude estimant que le PIB chinois devrait croître de 8 à 9% en 2008 et 2009 après les 10 à 11% affichés ces dernières années... Malgré ce tassement, la croissance resterait donc vigoureuse. La banque d'affaires américaine reste confiante sur la capacité de la Chine à surmonter un ralentissement de l'économie mondiale, dans la mesure ou ses marchés sont moins internationalisés que ceux des pays occidentaux... D'autres analystes sont également relativement optimistes, en soulignant que les grands projets d'infrastructures en cours dans le pays peuvent difficilement être repoussés...
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