KAUFMAN & BROAD : avertissement sur résultats

20/10/2008 - 10:45 - Option Finance

(AOF) - Publication pessimiste pour Kaufman & Broad aujourd'hui. Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe immobilier a présenté un chiffre d'affaires en baisse de 8,1% à 861 millions d'euros. Le résultat opérationnel, de son côté, a reculé de 38% à 77,2 millions d'euros tandis que le bénéfice net part du groupe hors provisions a fondu de moitié à 24 millions d'euros. Mais ce n'est pas tout : le groupe lance un nouveau profit warning, annonçant une baisse d'environ 10% de son chiffre d'affaires, contre 5% précédemment, et une marge brute située dans le bas de la fourchette annoncée précédemment (18 à 20%). "Face à la détérioration plus accentuée depuis plusieurs semaines, Kaufman & Broad est conduit à revoir ses perspectives d'évolution du chiffre d'affaires de l'ensemble de l'exercice", justifie la direction. La société, qui entend poursuivre ses efforts de réduction des coûts, compte par ailleurs proposer à ses actionnaires réunis le 24 novembre d'ouvrir une faculté d'augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Depuis près de quarante ans, Kaufman & Broad conçoit, développe, construit et commercialise des maisons individuelles en village, des appartements et des bureaux pour compte de tiers. Kaufman & Broad est l'un des premiers Développeurs-Constructeurs français par la combinaison de sa taille, de sa rentabilité et de la puissance de sa marque.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- L'augmentation des coûts de construction et des terrains a été jusqu'ici plus que compensée par celle des prix, permettant à la marge du logement de s'établir à de bons niveaux ces dernières années. - La présence de PAI Partners dans le capital de la société conjuguée à un flottant peu élevé pourraient conférer au titre, sinon un potentiel de hausse, du moins une certaine stabilité.

Les points faibles de la valeur

- Le constructeur immobilier a réduit ses prévisions de résultat en raison de la dégradation de l'environnement sur le marché immobilier. - La profitabilité de K&B pourrait souffrire de l'inflation des coûts de construction parallèlement à la fin de cycle de hausse des prix des logements et de la crise du crédit, en particulier immobilier. - Comparativement à Nexity, du fait de son positionnement haut de gamme, Kaufman & Broad a moins de latitude pour atténuer l'impact de l'évolution du prix du foncier.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Kaufman & Broad est fortement exposé à la santé du marché immobilier d'habitation. Dans cette optique, on suivra notamment l'évolution des prix des terrains à bâtir, des prix au mètre carré et l'évolution des taux d'intérêt. La vitesse de commercialisation des logements et les stocks sont également à surveiller. - A surveiller enfin les éventuelles limitations du dispositif d'amortissement fiscal dit Robien.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Immobilier

Selon le Conseil supérieur du notariat, les ventes de logements anciens en volume ont chuté de 25%, au cours du premier semestre, dans les grandes villes de province. La Fédération nationale des agents immobiliers estime que le prix des logements a baissé de 1,5% au mois d'août, à la fois pour les appartements (-1,9%) et les maisons (-1,1%). Sur huit mois, la croissance des prix atteint un faible niveau (+0,8%). Ce recul du marché immobilier est étroitement lié à une progression du coût des crédits accordés par les banques aux emprunteurs. En août, le taux moyen des crédits immobiliers pour les particuliers s'est établi à 4,98%, selon l'Observatoire du Crédit Logement-CSA. Cela correspond à 34 points de base de plus que le taux de mai 2008. L'immobilier d'entreprise est également en difficulté : selon une étude menée par CB Richard Ellis, conseil en service immobilier, l'investissement dans ce domaine a fléchi de 54% (pour s'établir à 8,4 milliards d'euros) durant les huit premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2007. Le montant total d'investissements devrait s'établir entre 11 et 12 milliards pour l'année 2008, bien inférieur aux 28 milliards atteints en 2007. C'est l'Ile de France qui est particulièrement touchée, sur les huit premiers mois, avec un montant de transactions de seulement 5,5 milliards d'euros contre 13,7 milliards sur la même période de 2007.