L'extrême volatilité hebdomadaire des marchés interpelle déjà certains chercheurs à l'image de Michel Ferrary, du CERAM (Sophia Antipolis). L'enseignant-chercheur s'est lancé dans des calculs intégrant l'évolution des cours de bourse de sociétés depuis le début de l'année. Il convient de se rendre à l'évidence... Les entreprises ayant le plus de femmes parmi leurs cadres-dirigeants s'en sortent beaucoup mieux en bourse ! Une conclusion s'impose : les femmes sont meilleures gestionnaires ! Pour gagner en bourse suivez donc la femme...
Les recherches de Michel Ferrary montrent effectivement que : "plus il y a de femmes dans l'encadrement d'une entreprise, et moins le cours de bourse a baissé". Il souligne qu'"une des seules entreprises qui a monté depuis le début de l'année, Hermes International, a le deuxième taux de féminisation de son encadrement". Michel Ferrary reconnaît qu'il convient toutefois "d'être prudent" et ne pas tirer des conclusions trop lapidaires, "mais un certain nombre d'indices laissent penser que les femmes sont un facteur explicatif". Il s'appuie sur des travaux américains pour corroborer son hypothèse.
Les chercheurs américains "ont travaillé sur les gestionnaires de fonds, et l'ont fait sur plusieurs centaines de fonds"... Leurs conclusions sont sans équivoque. "Les femmes gestionnaires prennent moins de risques, ont des stratégies à plus long terme, notamment avec les banques". Cette thèse semble se vérifier en France où "il y a quelques mois la BNP était montrée du doigt pour sa stratégie trop prudente, et maintenant, elle est louée comme l'une des meilleures banques du monde, parce que, justement, on loue sa prudence. Or des banques françaises, la BNP est la banque dont le taux de féminisation de l'encadrement est le plus élevé, puisque 38% des cadres de BNP Paribas sont des femmes ! Des entreprises comme Dexia, ou comme le Crédit Agricole ont des taux de féminisation beaucoup plus faibles de l'encadrement, et leurs cours de bourse a beaucoup chuté depuis le début d'année".
Pour Michel Ferrary, en matière de placements boursiers, il convient donc de regarder le niveau de féminisation des sociétés avant d'investir : Il souligne "qu'il y a déjà des gestionnaires de fonds qui ont cette stratégie, (...) notamment Mason Fund, qui est un fonds suisse". Sa démarche consiste à "regarder la féminisation du Conseil d'Administration et des Comités de Direction des Entreprises comme critère d'investissement.
Michel Ferrary a donc sa petite idée pour gagner en bourse : "dans ces temps agités, où parfois les analystes cherchent des valeurs défensives, on pourrait imaginer des stratégies d'investissement sur des valeurs féminines..." La femme serait-elle l'avenir financier de l'homme ? En tout cas, elle a la cote... Pour gagner en bourse, cherchez donc la femme !
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