EMPLOI : Nicolas Sarkozy veut assouplir le recours aux CDD

28/10/2008 - 16:10 - Option Finance

(AOF) - Après avoir annoncé des mesures de soutien pour les banques et les entreprises, Nicolas Sarkozy se met au chevet des salariés. La "mobilisation pour l'emploi" est "la 3e étape du plan d'action global que nous mettons en oeuvre" pour sortir de la crise financière, a expliqué le chef de l'Etat en ouverture de son discours de Rethel dans les Ardennes. Première mesure phare : l'augmentation du nombre de contrats aidés pour 2009. Il sera porté à 330 000 dans le secteur non marchand, soit 100 000 de plus que prévu. "Mais je ne veux pas que, comme on le fait depuis des années, on renvoie à la fin du contrat les personnes à la case départ, le RMI ou le chômage", a prévenu Nicolas Sarkozy. Il préconise un "suivi précoce" qui permettrait de proposer aux salariés concernés "immédiatement une formation ou une offre d'emploi". Autre annonce majeure : la prolongation et l'extension du contrat de transition professionnelle aux bassins d'emploi en difficulté. Le CTP était jusqu'alors réservé aux PME de moins de 1 000 salariés en redressement ou en liquidation judiciaire. Il permet aux licenciés économiques d'alterner pendant un an recherche d'emploi, formation et périodes de travail en touchant 80% de leur salaire brut. Nicolas Sarkozy a également appelé à l'accélération de la fusion ANPE-Unedic qui doit donner naissance au Pôle emploi. La "sécurité sociale professionnelle" devra compter 100 guichets uniques fin 2008, 30% de guichets uniques en mars 2009 et 100% à l'été 2009. Les nouvelles règles de l'assurance chômage doivent être fixées par les syndicats et le patronat avant la fin de l'année. La réforme du système de formation professionnelle est également entre les mains des partenaires sociaux. Objectif du président : développer "l'employabilité" des chômeurs. Nicolas Sarkozy a averti qu'il attendait des "décisions ambitieuses", faute de quoi "l'Etat prendra ses responsabilités". Enfin, l'hôte de l'Elysée a préconisé plus de flexibilité sur le marché du travail. Il a notamment suggéré un assouplissement du recours aux contrats à durée déterminée pour les PME. "Même si en période de forte croissance, un CDD en plus, c'est un CDI en moins, à l'inverse, en phase de ralentissement, un CDD en plus, c'est un chômeur en moins", a-t-il affirmé, avant d'évoquer l'épineux dossier du travail dominical. "Pourquoi continuer d'empêcher celui qui le veut de travailler le dimanche?", a-t-il demandé. Avant d'ajouter : "une proposition de loi a été préparée. Il faut que les parlementaires acceptent maintenant de s'en saisir, sans tabou".