ERAMET : hausse de 18% de l'activité au troisième trimestre

29/10/2008 - 08:09 - Option Finance

(AOF) - Eramet a réalisé au troisième trimestre 2008 un chiffre d'affaires, hors contribution du norvégien Tinfos, en hausse de 18% à 1,062 milliard d'euros, porté par l'activité manganèse (+49% à 653 millions d'euros). L'activité nickel a reculé de 29% à 166 millions d'euros tandis que l'activité alliages a progressé de 9% à 245 millions d'euros. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires global ressort à 3,38 milliards d'euros, en hausse de 24%. Le groupe a confirmé prévoir une hausse significative de son résultat opérationnel courant pour l'ensemble de l'année 2008, hors Tinfos. Malgré l'acquisition de 56 % de Tinfos et la poursuite d'un important programme d'investissements industriels, la trésorerie nette du groupe s'est établie à un milliard d'euros à fin septembre 2008 (elle était de 1,1 milliard d'euros à fin juin 2008). Cette situation de trésorerie nette élevée est un avantage important dans la conjoncture actuelle, a souligné le groupe minier. Patrick Buffet, Président Directeur Général d'Eramet a déclaré : "Le groupe reste confiant sur les perspectives à moyen et long terme de ses grands marchés, notamment la sidérurgie, l'aéronautique et la production d'énergie, qui bénéficieront de la poursuite du développement des grands pays émergents". "Néanmoins, face au ralentissement de l'économie mondiale, dont la durée est difficile à évaluer à ce stade, le groupe devra faire preuve de prudence et de rigueur en intensifiant ses efforts en matière de maîtrise des coûts, en adaptant ses productions à l'évolution de ses marchés et en réexaminant ses priorités d'investissements", a-t-il ajouté. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Exploitant des mines de nickel depuis plus d'un siècle en Nouvelle-Calédonie, Eramet est un groupe minier et métallurgique intégré, qui produit des métaux non ferreux et leurs dérivés chimiques, des aciers spéciaux à hautes performances, alliages de nickel et superalliages, et des pièces à hautes caractéristiques pour l'industrie. Ses produits : métaux de haute pureté, ferroalliages, pièces forgées et matricées, billettes et barres, tôles, fils, dérivés chimiques... sont utilisés dans l'industrie aéronautique et spatiale, la sidérurgie, les aciers inoxydables, la production d'énergie, l'outillage, la chimie, les transports, le médical...

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel. - Grâce à la forte hausse du prix des matières premières, Eramet a engrangé d'importantes liquidités. - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire. - Les trois activités de groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- A suivre particulièrement l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse. - On s'intéressera également à la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. - La structure du capital et le pacte d'actionnaires entre la famille Duval (37,2 %) et Areva (26,2 %), encourage les rumeurs spéculatives sur le marché. Areva ne cache pas son intérêt pour le dernier groupe minier français. La famille Duval, quant à elle, veut lui céder sa part pour racheter Aubert & Duval, l'entreprise familiale qu'elle avait apporté à Eramet en 1999.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

La Chine consomme toujours plus de métaux. Ce pays consomme déjà un tiers de la production mondiale d'aluminium, d'étain, de zinc, de plomb et un quart de la production de cuivre ou de nickel. Selon les analystes, en extrapolant les tendances actuelles (en termes de consommation, et d'équipement), la Chine devrait consommer 60% des métaux dans le monde dans dix ans. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises pour sécuriser ses approvisionnements. Face à l'envolée des cours des matières premières, la Chine a décidé de constituer des stocks stratégiques de minerais et métaux. Les autorités ont également interdit l'exploitation de certains gisements d'or, de cuivre et de charbon du sous-sol national, et ont fixé des quotas d'exportation de certains minerais rares. Les entreprises nationales sont incitées à investir dans les gisements à l'étranger. Le fonds souverain CIC, doté de 200 milliards de dollars, a été créé pour mener des prises de participation dans des entreprises occidentales.