(AOF) - Standard & Poor's a abaissé hier soir sa perspective de notation crédit sur Saint-Gobain, passant de stable a négative. L'agence de notation a en revanche maintenu la note de la dette long terme à BBB+ et la note de la dette à court terme à A-2. Par ailleurs, Saint-Gobain a annoncé avoir signé avec un syndicat de banques un avenant au contrat de financement conclu en octobre 2007 pour l'acquisition de Maxit. Cet avenant lui donne le droit de reporter l'échéance finale du financement, d'un montant de 2 040 millions d'euros, d'octobre 2009 à octobre 2010. "Les marges de crédit prévues par le contrat ont été revues pour tenir compte de l'évolution des marchés", souligne le groupe. A la signature de l'avenant, sur la base du taux Euribor à trois mois de 4,86% constaté aujourd'hui, le taux d'intérêt initial de ce financement est de 5,86%", a expliqué le groupe français de matériaux de construction. "Cette opération permet au groupe d'accroître sa flexibilité financière", a précisé Saint-Gobain. La semaine dernière, le groupe avait été contraint de réviser à la baisse ses objectifs en raison du ralentissement économique. Dans "un contexte de visibilité réduite", le groupe avait indiqué qu'il anticipait une évolution défavorable de ses volumes d'activité au quatrième trimestre en Europe occidentale (en particulier au Royaume-Uni et en Espagne) et, dans une moindre mesure, en Europe de l'Est. Il a revu par conséquent à la baisse ses hypothèses et s'attend à être "légèrement en-dessous des objectifs 2008 annoncés fin juillet" (résultat d'exploitation à taux de change constants et résultat net courant proches des niveaux élevés de 2007). L' avis négatif de Standard & Poor's n'empêche pas le titre Saint-Gobain de profiter à plein de la flambée des marchés. A Paris, le titre bondit ce matin de plus de 14,5% à 27,66 euros. Malgré ce rebond, la valeur affiche une perte de plus de 57% depuis le début de l'année. L'action de la société, dont l'activité est corrélée à la conjoncture, est fortement pénalisée depuis le début d'année par le ralentissement de l'économie américaine puis la menace grandissante de récession mondiale.