LAGARDERE confirme son objectif de rentabilité 2008

30/10/2008 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Lagardère a publié un chiffre d'affaires consolidé neuf mois de à 6,042 milliards d'euros, en baisse de 2,8 % en données brutes, équivalent à une augmentation de 4,1% à données comparables. L'écart entre la décroissance du chiffre d'affaires publié et la croissance à données comparables s'explique par l'effet des variations de périmètre et par un effet de change défavorable. Malgré un environnement caractérisé par une forte volatilité et une absence de visibilité, Lagardère a confirmé l'objectif de croissance du résultat opérationnel courant Média (Resop). La croissance du résultat opérationnel courant Média (Resop) devrait en effet s'établir dans une fourchette allant de "+ 3 % à + 7 %", sur la base d'un taux de change Euro/ Dollar de 1,50, a précisé Lagardère. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Lagardère a organisé ses activités médias en quatre branches. Lagardère Services regroupe ses activités de distribution de presse et de produits de communication et de loisirs. Il s'agit de la plus importante branche du pôle médias, avec plus de 40% des ventes. Lagardère Publishing comprend ses activités d'édition et de distribution de livres. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. En rachetant la branche édition de l'Américain Time Warner, le groupe français est devenu l'un des leaders mondiaux du secteur. Lagardère Active réunit, d'une part, les activités d'éditeur de magazines du groupe (Elle, Paris Match…) et, d'autre part, ses activités audiovisuelles (Europe 1, Canal J…) et numériques. Lagardère Sports est, elle, spécialisée dans la gestion et le marketing des droits sportifs. Enfin, le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente l'autre pôle d'activité du groupe qui détient une participation de 12,51% dans EADS. Lagardère a signé un protocole d'accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin. Virgin est l'un des leaders en France de la distribution de produits culturels, avec un chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 400 millions d'euros.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendant des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. -Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui se traduit par une réduction de la décote de conglomérat qui lui était appliquée grâce à la cession de la moitié de sa participation dans EADS. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée. - Le groupe souhaite renforcer sa présence dans les contenus media à fort potentiel. Il a ainsi racheté Sportfive, leader européen dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs, qui devrait lui assurer des revenus récurrents et bien margés.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - Le groupe doit améliorer la rentabilité de son activité presse qui est confronté à la concurrence des médias sur Internet. - Les activités distribution s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer à réduire la décote du titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les acteurs doivent faire face à des annulations de commandes de la part de compagnies aériennes, qui pâtissent du cours élevé du pétrole. Ainsi la compagnie Azerbaijan Airlines a annulé un B787 sur les trois commandés auprès de Boeing. Quant à Airbus, il pourrait perdre un certain nombre de commandes passées par United Airlines. Sous la pression des compagnies aériennes qui veulent des avions consommant moins de carburant, les constructeurs vendent davantage de modèles plus petits mais aussi moins coûteux. Cette tendance explique la chute de 19% du profit de Boeing au cours du second trimestre. Le groupe américain pâtit également de la grève de ses mécaniciens, qui pourrait engendrer un retard supplémentaire dans la livraison du long-courrier, le 787 Dreamliner. L'appel d'offres du marché des avions ravitailleurs américains qu'EADS avait initialement remporté, et dont la première tranche s'élève entre 35 et 40 milliards de dollars, a finalement été reporté sous la pression de Boeing. Le groupe français a renforcé son plan d'économies. Power8+ devrait générer des économies et des gains de productivité de 1 milliard d'euros par an à partir de 2011. Il succédera au plan Power 8, mis en place début 2007. L'enjeu est, cette fois, le développement des implantations hors d'Europe pour contrer la faiblesse du dollar face à l'euro. Ce plan inclut des mesures structurelles pour externaliser une partie de la production dans des pays à zone dollar ou à faible coût de main-d'oeuvre.

Communication - Medias

Face à la prochaine nouvelle répartition publicitaire entre les medias, qui devrait favoriser les chaînes privées telles que TF1 et M6, la radio et la presse s'inquiètent pour leur avenir. Ces inquiétudes sont d'autant plus justifiées que le marché publicitaire français n'est pas au mieux de sa forme. Selon la société d'études BIPE, il ne devrait croître que de 1% en 2008, essentiellement grâce à la hausse de 25% des investissements publicitaires sur Internet. Les recettes de la presse magazine et de la radio devraient reculer de 3%, et celles de la presse quotidienne de 1%. Côté audiovisuel, les grandes chaînes cherchent des relais de croissance sur les nouveaux medias. France Télévisions a récemment lancé un portail d'informations sur Internet. TF1 va décliner certains de ses programmes sur ce media, voire sur le mobile. Le groupe a pour objectif de devenir le leader de l'information en ligne d'ici à dix-huit mois. Le rapprochement des rédactions de TF1 et de LCI, pour créer une " fabrique de l'information ", vise à soutenir cette ambition.