Zone euro : l'activité manufacturière au plus bas en octobre

03/11/2008 - 16:09 - Option Finance

(AOF) - L'activité dans le secteur manufacturier dans la zone euro a continué à se détériorer en octobre. En un mois, l'indice Markit des directeurs d'achat a chuté de 3,9 points pour toucher son plus bas niveau depuis sa création à 41,1. Il est ressorti légèrement en dessous de l'estimation rapide de 41,3 dévoilée le 24 octobre, qui était également la prévision moyenne des analystes interrogées par Reuters. "Les détails de l'enquête ont montré que cette tendance pourrait se poursuivre dans les mois à venir. L'indice des nouvelles commandes, habituellement un bon indicateur avancé de l'activité, a chuté de 5 points en octobre. A 36,2, lui aussi a atteint son plus bas historique", a souligné BNP Paribas. Peu après cette publication, la Commission européenne a révisé en baisse ses prévisions de croissance pour 2008 et 2009. Elle anticipe désormais une contraction de 0,1% de l'activité au troisième et quatrième trimestre. Au deuxième trimestre, la croissance s'était élevée à -0,2%. D'un point de vue technique, la zone euro entrerait une récession, une première depuis sa création. Le produit intérieur brut (PIB) est désormais attendu en hausse 1,2% en 2008, à comparer avec une précédente prévision de 1,3%, et en progression de 0,1% l'année prochaine. En revanche, Bruxelles anticipe un tassement important de l'inflation. De 3,5% cette l'année, elle devrait ralentir à 2,5% en 2009 et 2,1% en 2010. Confrontée à la détérioration rapide de la situation économique et à un front qui s'éclaircit au niveau de l'inflation, la Banque centrale européenne devrait réduire son taux directeur de 50 points de base à 3,25% lors de sa prochaine réunion, jeudi prochain à 13h45. (C.J) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée. Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus. Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde. Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la "zone de confort" de la Fed est de 1% à 2%. BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un environnement économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique. Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.