LEGRAND abaisse ses objectifs 2008

06/11/2008 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Legrand a révisé en baisse ses objectifs 2008, "prenant acte d'une dégradation des conditions de marché plus marquée et plus globale au troisième trimestre et de l'effet défavorable habituellement constaté de la saisonnalité sur les marges au quatrième trimestre par rapport aux neuf premiers mois de l'année". Le groupe table désormais sur une croissance de ses ventes hors effet de change d'environ 4% et sur une marge opérationnelle ajustée d'environ 16,5%. Auparavant, Legrand visait une croissance de près de 7% et une marge opérationnelle ajustée proche de 17,5%. Sur les 9 premiers mois de l'année, Legrand a réalisé un résultat net de 292,5 millions d'euros, en baisse de 2%, et un résultat opérationnel ajusté de 567,3 millions d'euros, en hausse de 1,5%. Sur la base d'un chiffre d'affaires en progression de 2,9% à 3,185 milliards d'euros, la marge opérationnelle ajustée a atteint 17,8%. Elle s'élevait à 18,1%, un an auparavant. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Historiquement implanté à Limoges, Legrand est le spécialiste mondial des produits et systèmes pour installations électriques et réseaux d'information. Son offre intègre des solutions pour les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. Avec 130 000 références de produits et des implantations dans plus de 60 pays, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 3,7 milliards d'euros en 2006. Fort de ses 33 000 collaborateurs et avec près de 5% de ses ventes engagées dans la R&D chaque année, le groupe concentre son développement sur l'innovation et le lancement régulier de nouveaux produits à forte valeur ajoutée. En 2003, la Commission européenne a opposé son veto à la fusion entre Legrand et son concurrent Schneider Electric. Les actions Legrand ont été rachetées par les fonds d'investissement KKR et Wendel Investissement, qui restent les deux principaux actionnaires avec chacun 30% du capital. Le groupe a fait son retour en Bourse en 2006.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Legrand est dirigé par une équipe appréciée de la communauté financière. La gestion de l'échec de la fusion avec Schneider, du rachat par des fonds d'investissement et du retour en Bourse a accru la crédibilité du management. - Très attaché à la Recherche et Développement et à l'innovation, Legrand se développe actuellement sur le marché en pleine croissance de la domotique. Ces équipements plus sophistiqués, plus esthétiques et donc à plus forte valeur ajoutée offrent des marges plus élevées. - Le groupe développe ses activités dans les pays émergents à fort potentiel de croissance. Il a ainsi racheté en 2007 le russe Kontaktor, le mexicain Macse et le chinois TCL Wuxi. - Legrand a tout d'une cible idéale. Si les analystes ne voient pas Schneider Electric repartir à l'assaut du groupe, il pourrait en revanche attiser les convoitises de l'allemand Siemens, du suédois ABB ou des américains Honeywell et General Electric.

Les points faibles de la valeur

- Legrand est largement exposé aux difficultés actuelles du marché de la construction, le segment du Résidentiel représentant 42% de son activité globale et 30% de son chiffre d'affaires US. Le groupe réalise également 17% de ses ventes aux Etats-Unis et au Canada. - Legrand n'est pas protégé par de véritables barrières technologiques. Il pourrait ainsi souffrir de la montée en puissance d'un nouvel acteur. Ses seules protections résident dans la maîtrise des normes des différents pays, la fidélisation des électriciens et l'innovation. - Legrand pâtit de la hausse des coûts d'achat qui représentent 30% de son chiffre d'affaires.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- On s'intéressera aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique), semble prometteur. - On surveillera également les mouvements de fusions-acquisitions. Legrand pourrait être racheté par l'un de ses concurrents dans un contexte d'intégration verticale de l'industrie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Dans le secteur des biens d'équipement, les entreprises très dépendantes de la construction et très présentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest sont fragilisées par la crise actuelle. Néanmoins certaines s'en sortent très bien. Ainsi Schneider Electric, leader français de l'équipement électrique, a enregistré une activité en hausse de près de 11% au premier semestre, à périmètre et taux de change constants, tandis que son bénéfice net a progressé de 17%. Le groupe a même légèrement revu en hausse ses prévisions pour l'année. Néanmoins le Gimélec, groupement des entreprises françaises d'équipement électrique, estime que la conjoncture économique deviendra préoccupante pour les industries de l'équipement électrique et des automatismes dans les prochains mois. Un ensemble de facteurs négatifs pénalisent leurs performances : l'augmentation continue des prix des matières premières se conjugue à la morosité économique, au recul du nombre de permis de construire en France et au resserrement du crédit. En France, le ralentissement des nouvelles constructions de bâtiments modère la croissance des ventes d'appareillage et d'équipements de distribution basse tension et altère la visibilité de la profession sur l'évolution future de l'activité. Toutefois, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et les projets d'entretien consécutifs compensent en partie cette tendance. A l'international, l'incertitude est également de mise face au ralentissement de l'économie mondiale.