La BCE n'exclut pas de poursuivre la baisse des taux

06/11/2008 - 16:50 - Option Finance

(AOF) - De l'Inde à la zone euro en passant par l'Australie, la Suisse et le Royaume-Uni, le mouvement de relâchement la politique monétaire au niveau mondial s'est poursuivi cette semaine. "On entre dans un cycle mondial de baisse des taux : la croissance est en danger et l'inflation n'est plus un souci", expliquait le Crédit Agricole vendredi dernier. Aujourd'hui, la Banque d'Angleterre a décidé de frapper un grand coup en réduisant son principal taux directeur de 150 points de base à 3%. La Banque centrale européenne s'est, elle, contentée d'une baisse de 50 points à 3,25%. Pour justifier sa décision, la Banque d'Angleterre a souligné la "dégradation très marquée des perspectives économiques pour l'économie nationale et mondiale". Conformément à sa mission d'assurer la stabilité des prix, l'institution francfortoise a mis en avant l'amélioration des perspectives d'inflation. "Les taux d'inflation devraient continuer de décroître dans les prochains mois pour atteindre un niveau compatible avec la stabilité des prix dans le courant de 2009", a expliqué son président, Jean-Claude Trichet. Ce dernier n'a pas exclu "que les taux baissent encore". D'autant plus que la BCE a reconnu que la crise financière avait contaminé l'économie réelle, tant au niveau des pays développés que des pays émergents. Face à la brusque dégradation de la conjoncture mondiale, le Fonds monétaire international a abaissé aujourd'hui ses prévisions 2009 pourtant présentées début octobre. Le FMI n'anticipe plus qu'une croissance mondiale de 2,2% l'année prochaine, élaguant de 0,8 point son hypothèse précédente. Elle s'était élevée à 5% en 2007 et est attendue à 3,75% en 2008. En 2009, les économies des pays développés devraient se contracter pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, tandis que le reste du monde devrait croître de 5,1%. Le gouvernement français s'est lui aussi livré à une opération-vérité. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde a déclaré qu'elle tablait désormais sur une progression du PIB comprise entre 0,2% et 0,5% en 2009, contre 1% auparavant. La croissance devrait ensuite rebondir pour atteindre 2% en 2010. Le ministre du Budget, Eric Woerth, a quant à lui indiqué que le déficit public devrait être plus important que prévu cette année. Il devrait représenter 2,9% du PIB avant de dépasser la limite de 3% imposée par le traité de Maastricht en 2009, à 3,1%. Il visait auparavant un déficit de 2,7% en 2008 et en 2009. (C.J)