Une semaine de Bourse - Des marchés toujours volatils

07/11/2008 - 19:32 - Option Finance

(AOF) - Les marchés boursiers ont vécu une nouvelle semaine erratique. Stimulés en début de semaine par l'attente d'une victoire de Barack Obama, les indices ont été rattrapés par l'inquiétude dès le résultat du scrutin avant de rebondir vendredi sur des rachats à bon compte. Vendredi à mi-séance, le Dow Jones et le Nasdaq abandonnaient tous deux près de 5% en cinq séances. [-73]· Paris, l'indice CAC 40 a clôturé sur une perte hebdomadaire de 0,51%. Les craintes de récession se sont amplifiées sur les marchés alors que la détente monétaire s'est accélérée du côté des banques centrales. [-73]· cet égard, la baisse de 50 points de base à 3,25% du taux directeur de la BCE n'a eu aucun effet sur les indices. Les marchés attendaient un geste d'une ampleur bien supérieure, à l'image de la Banque d'Angleterre, qui a réduit drastiquement son taux directeur de 150 points de base à 3%. Jeudi soir, le CAC 40 a clôturé en baisse de 6,38%, Francfort de 6,84% et Londres de 5,7%. Pénalisés par les résultats décevants de Cisco, généralement présenté comme un baromètre de l'industrie technologique, et les ventes moroses de grands distributeurs, le Dow Jones (-10%) et le S&P 500 (-6%) ont enregistré jeudi soir leur baisse la plus marquée sur deux jours consécutifs depuis le krach d'octobre 1987. Le FMI a revu ses prévisions de croissance et table désormais sur une récession aux Etats-Unis et en zone euro en 2009. Les signes de la dégradation de la conjoncture se sont effectivement multipliés des deux côtés de l'Atlantique. En Allemagne, les commandes à l'industrie se sont effondrées de 8% en octobre, leur plus fort recul depuis la réunification en 1990. Aux Etats-Unis, en s'affichant à 6,5%, le taux de chômage américain est ressorti au plus haut depuis mars 1994. Sur le marché pétrolier, le brut léger américain a atteint jeudi un plus bas depuis mars 2007 au-dessous des 60 dollars à 59,97 dollars en raison de craintes sur la croissance mondiale. A Paris, dans un marché marqué par le doute, une sélection naturelle s'est notamment opérée entre les sociétés en mesure de confirmer leurs objectifs (Danone, Rhodia) et les autres (ArcelorMittal et Lafarge). Le compartiment financier a retrouvé les faveurs du marché. En terminant la semaine sur une hausse de 22,37%, Dexia affiche la meilleure progression hebdomadaire du CAC 40. Cette envolée serait liée à des rumeurs de cession de sa filiale américaine de rehaussement de crédit FSA (Financial Security Assurance). Derrière Dexia, la Société Générale et Axa se partagent le podium. Après avoir vu ses cours plonger de plus d'un tiers en quelques jours sur fond de rumeurs de marchés, Société Générale (+11,44%) a avancé de mercredi à lundi la publication de ses comptes trimestriels. Le bénéfice net a chuté de 83,7% à 183 millions d'euros, tiré à la baisse par les répercussions de la crise financière. Le directeur général Frédéric Oudéa a déclaré que la publication en avance des résultats avait pour but de "rassurer les marchés", et que la Société Générale continuait à réduire ses actifs à risques. Si Axa (+7,17%) a montré un ralentissement de son volume d'affaires à l'occasion de son dernier rapport d'activité, cela n'a pas provoqué de panique sur les marchés. Le spécialiste de la Protection financière a su en effet préserver sa solvabilité. Son ratio de solvabilité est estimé à 135% à fin octobre, à comparer à 148% au premier semestre. " Ce ratio reste solide par rapport à la dégringolade des marchés ", a estimé Kepler Capital Markets. ArcelorMittal et Lafarge ont chuté sur des perspectives dégradées. Frappé de plein fouet par le ralentissement économique mondial qui a considérablement réduit la demande d'acier, le premier sidérurgiste du monde a réalisé un troisième trimestre décevant et revu à la baisse ses perspectives. L'annonce de mesures d'économies drastiques n'a pas empêché le titre de perdre près de 13% en cinq séances. Depuis son record historique de 67,79 euros le 6 juin, la capitalisation boursière a fondu de plus de 67%. Lafarge (-9,38%) n'a pas non plus rassuré les investisseurs. Certes, le groupe a battu le consensus au troisième trimestre, une quasi-exception parmi les entreprises du CAC 40. Mais le spécialiste des matériaux de construction n'a pas été en mesure de confirmer ses objectifs 2010 en raison du " degré exceptionnel d'incertitude actuel ", selon son P-DG Bruno Lafont. Le secteur pharmaceutique a connu des fortunes diverses. Sanofi-Aventis a terminé la semaine sur un repli de 4,43%, pénalisé par l'abandon de l'Acomplia, son traitement anti-obésité. Depuis son lancement en 2006, celui qui devait être un " blockbuster " n'aura généré que 200 millions d'euros de ventes pour un coût de recherche de plus d'un milliard d'euros. En revanche, Nicox (+42,29%) a enflammé le marché, porté par des résultats positifs d'un essai clinique mené sur le Naproxcinod, son traitement contre l'arthrose. " Ces résultats impressionnants suggèrent que le naproxcinod pourrait représenter une alternative de traitement précieuse pour les patients arthrosiques ", a déclaré Raymond Townsend, professeur de Médecine à l'Université de Pennsylvanie, qui a conseillé NicOx pour la conception et l'analyse de l'étude. (P-J.L)