SOITEC : perte nette de 8 millions d'euros au premier semestre

10/11/2008 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Soitec a essuyé une perte nette de 8 millions d'euros au premier semestre contre une perte de 1,2 million d'euros, un an plus tôt. Le spécialiste du SOI (silicium sur isolant) a enregistré une perte opérationnelle de 9,4 millions d'euros, à comparer avec un bénéfice de 2,3 millions d'euros, un an auparavant. Le taux de marge opérationnelle s'est élevé à -7,8% du chiffre d'affaires. Soitec a souligné que de fortes réductions des coûts avait limité l'impact de la baisse d'activité et de l'évolution défavorable de la parité dollar-euro. Après prise en charge des investissements et du remboursement des emprunts (crédit bail), le groupe conserve une trésorerie de 167 millions d'euros au 30 septembre 2008. Côté perspectives, le groupe reste prudent sur le second semestre compte tenu que les récentes réductions de la demande indiquées par certains grands clients ont été confirmées conduisant à une baisse séquentielle du chiffre d'affaires du second semestre de l'ordre de 15 à 20% à taux de change constants. "Néanmoins, et en dépit d'un environnement macroéconomique et de marché défavorable", la prévision actuelle de Soitec est d'anticiper "un taux de marge opérationnelle sur l'ensemble de l'exercice qui soit similaire à celui de l'exercice précédent à données comparables ( c'est à dire à taux de change constants et avant prise en charge sur l'ensemble de l'exercice de l'impact en coûts associés à l'usine de Singapour pour un montant estimé de l'ordre de 30 millions de dollars) dans la mesure où l'impact négatif de la baisse d'activité sur le second semestre devrait être compensé par les effets induits des mesures de réduction de coûts initiées préalablement". Le groupe précise également que la remontée récente de la parité dollar/euro devrait également avoir un impact favorable sur les marges du groupe. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Soitec est le leader mondial dans la fourniture de matériaux avancés pour l'industrie microélectronique de pointe, et en particulier des nanotechnologies. Basé à Bernin, France, Soitec produit une gamme étendue de matériaux avancés, dont notamment le SOI (Silicon On Insulator - Silicium sur Isolant) et le sSOI (strained Silicon On Insulator - Silicium contraint sur Isolant ), basée sur sa technologie Smart Cut dont il possède les droits exclusifs jusqu'à 2013, aujourd'hui le standard de l'industrie.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La technologie SOI développée par Soitec présente un avantage concurrentiel considérable reconnu par tous les grands acteurs du secteur. A travers SmartCut, Soitec a réussi en quelques années à imposer son standard de fabrication. Smart Cut représente 95% du marché du SOI. - Les matériaux SOI apparaissent de plus en plus incontournables dans l'industrie des semi-conducteurs. Leur utilisation croissante dans les produits grand public est en voie de se réaliser grâce à la capacité industrielle de Soitec de les fabriquer en très grande série à des coûts compétitifs. -En conjuguant la production industrielle de SOI et son process de fabrication, le groupe peut profiter de la croissance touchant l'ensemble de son marché.

Les points faibles de la valeur

-La concentration des clients de Soitec lui nuit: environ 70% du chiffre d'affaires est réalisé avec AMD et IBM. De plus, la visibilité sur leur activité avec Soitec est faible. - Le groupe est fortement dépendant du dollar (la quasi-totalité des ventes est facturée dans la monnaie américaine). - La croissance du marché du SOI pourrait s'accompagner de fortes baisses de prix.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Soitec est une valeur de croissance. Par ailleurs, en tant qu'équipementier pour l'industrie des semi-conducteurs, Soitec est dépendant du niveau des commandes passées par les fabricants de puces, lequel est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur des semi-conducteurs dans son ensemble est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques. - La variation du titre Soitec s'inspire beaucoup de l'actualité du fabricant de processeurs californien AMD et d'IBM, qui sont ses principaux clients. - Intel n'a toujours pas clairement défini sa position concernant les matériaux SOI. Un pas vers le SOI aurait des retombées considérables pour Soitec.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.

Semi-conducteurs

Pour l'année 2008, le World Semiconductor Trade Statistics table sur une progression de 4,8% des ventes mondiales de semi-conducteurs (à 268 milliards de dollars) par rapport à l'an passé. Cette estimation a été revue à la baisse car, début 2008, l'association professionnelle américaine évaluait la croissance du secteur à plus de 9%. Cette nouvelle prévision est toutefois similaire à celle établie par l'institut Gartner qui s'attend à une augmentation de 4,6%. Face à un recul des prix, qui impactent négativement leurs résultats, les fabricants de mémoires DRAM et flash ont réduit leurs investissements industriels de façon significative, à l'instar de Qimonda, Samsung, ou Micron. Ceux qui sont plus diversifiés, tels STMicroelectronics, recourent à la sous-traitance pour une partie de leur production.