ERAMET n'achèvera pas l'acquistion du norvégien Tinfos

28/11/2008 - 10:39 - Option Finance

(AOF) - Eramet a renoncé à s'engager dans la dernière phase de l'acquisition de la société norvégienne Tinfos AS en raison de la dégradation des conditions de marché. Le 15 avril dernier, le groupe minier français avait annoncé son intention de prendre le contrôle de cette société sur la base d'une valeur d'entreprise de 4,71 milliards de couronnes norvégiennes (593 millions d'euros). L'objectif d'Eramet était d'augmenter sa production d'alliages de manganèse destinés à la sidérurgie. "Eramet a réalisé le 30 juillet l'acquisition de 56% du capital de Tinfos. Comme prévu, il a depuis été procédé à une scission de Tinfos afin de séparer, d'une part, certains actifs de production d'électricité (Tinfos Notodden) de l'ensemble des activités de production d'alliages de manganèse, de dioxyde de titane ainsi que de négoce de produits métallurgiques, d'autre part (Eralloys), cette scission a été définitivement réalisée le 25 novembre 2008", a rappelé l'entreprise dans un communiqué. La dernière phase de l'opération devait consister en l'acquisition par Eramet, fin 2008, de la totalité du capital social d'Eralloys et de la rétrocession à la société Halvor Holta Holding, l'un des actionnaires historiques du groupe Tinfos, d'une participation majoritaire dans la société Tinfos Notodden dont Eramet aurait conservé 40%. "En raison de la dégradation générale des marchés boursiers , les conditions de l'échange de titres avec Halvor Holta Holding ne sont plus réunies, poursuit Eramet. En conséquence, il ne sera pas procédé à la dernière phase de l'opération et l'augmentation de capital d'Eramet initialement prévue ne sera pas réalisée." Les investisseurs semblent apprécier la sagesse du groupe. A 10h, le titre affichait un gain de 4,13% à 150,88 euros. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Exploitant des mines de nickel depuis plus d'un siècle en Nouvelle-Calédonie, Eramet est un groupe minier et métallurgique intégré, qui produit des métaux non ferreux et leurs dérivés chimiques, des aciers spéciaux à hautes performances, alliages de nickel et superalliages, et des pièces à hautes caractéristiques pour l'industrie. Ses produits : métaux de haute pureté, ferroalliages, pièces forgées et matricées, billettes et barres, tôles, fils, dérivés chimiques... sont utilisés dans l'industrie aéronautique et spatiale, la sidérurgie, les aciers inoxydables, la production d'énergie, l'outillage, la chimie, les transports, le médical...

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel. - Grâce à la forte hausse du prix des matières premières, Eramet a engrangé d'importantes liquidités. - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire. - Les trois activités de groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- A suivre particulièrement l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse. - On s'intéressera également à la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. - La structure du capital et le pacte d'actionnaires entre la famille Duval (37,2 %) et Areva (26,2 %), encourage les rumeurs spéculatives sur le marché. Areva ne cache pas son intérêt pour le dernier groupe minier français. La famille Duval, quant à elle, veut lui céder sa part pour racheter Aubert & Duval, l'entreprise familiale qu'elle avait apporté à Eramet en 1999.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

La Chine consomme toujours plus de métaux. Ce pays consomme déjà un tiers de la production mondiale d'aluminium, d'étain, de zinc, de plomb et un quart de la production de cuivre ou de nickel. Selon les analystes, en extrapolant les tendances actuelles (en termes de consommation, et d'équipement), la Chine devrait consommer 60% des métaux dans le monde dans dix ans. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises pour sécuriser ses approvisionnements. Face à l'envolée des cours des matières premières, la Chine a décidé de constituer des stocks stratégiques de minerais et métaux. Les autorités ont également interdit l'exploitation de certains gisements d'or, de cuivre et de charbon du sous-sol national, et ont fixé des quotas d'exportation de certains minerais rares. Les entreprises nationales sont incitées à investir dans les gisements à l'étranger. Le fonds souverain CIC, doté de 200 milliards de dollars, a été créé pour mener des prises de participation dans des entreprises occidentales.