Plan de relance : 26 milliards pour s'extirper de la récession

04/12/2008 - 17:16 - Option Finance

(AOF) - "Notre réponse à la crise, c'est l'investissement" : en présentant aujourd'hui à Douai (Nord) le plan de relance de l'économie de 26 milliards d'euros, Nicolas Sarkozy a mis l'accent sur la nécessité de "surmonter la crise pour ne pas la subir". Ce plan "ambitieux" et "massif", qui vise à éviter que la France s'enlise dans la récession en 2009, est composé de deux principaux volets. Le chef de l'Etat a tout d'abord annoncé sa volonté de soulager les entreprises, et notamment les PME. "L'Etat va faire ce qu'il n'a jamais fait : il va accélérer le paiement de ce qu'il doit", a déclaré Nicolas Sarkozy, en promettant le remboursement anticipé de la TVA, de trop perçu d'impôts sur les sociétés ou de crédit impôt recherche aux entreprises. Au total, la trésorerie des entreprises devrait augmenter de 11,5 milliards d'euros à brève échéance, calcule M. Sarkozy. Une compensation par l'Etat des charges sociales pour les nouvelles embauches dans les très petites entreprises a également été annoncée. Second pilier du plan de relance : le lancement immédiat d'investissements massifs dans le domaine public pour rattraper les "retards considérables" de la France dans ce domaine. Au total, 10,5 milliards d'euros seront ainsi déboursés pour ces programmes. L'Etat investira ainsi quatre milliards d'euros dans des projets d'infrastructures ou de programmes militaires, auxquels s'ajouteront quatre milliards via les entreprises publiques. 2,5 milliards supplémentaires viendront s'ajouter par le remboursement anticipé de TVA. Ces mesures seront complétées par des aides axées sur deux secteurs. Tout d'abord le logement, avec le doublement du prêt à taux zéro en cas d'acquisition d'un bien neuf en 2009 et l'attribution de 1,8 milliard d'euros pour la construction de 100 000 logements sociaux supplémentaires. L'automobile, ensuite, avec une prime à la casse de 1 000 euros pour les véhicules de plus de dix ans en échange de l'acquisition de voitures peu polluantes. En 2009, le plan de relance devrait coûter 15,5 milliards d'euros de dépenses, entraînant un dérapage des déficits à près de 4% du PIB contre 3,1% prévus initialement. "Nous n'avons pas le choix", a déclaré le chef de l'Etat. "Ne rien faire nous coûterait bien plus cher." Nicolas Sarkozy espère générer en 2009 un surcroît de croissance de 0,8 point grâce à ce plan d'investissement, cependant que l'OCDE et le FMI tablent sur un recul de 0,4 à 0,5% du PIB français.