REXEL poursuit sa descente aux enfers

04/12/2008 - 18:40 - Option Finance

(AOF) - Les investisseurs ne semblent décidément pas avoir apprécié le départ du directeur financier Nicolas Lwoff annoncé pour février prochain. Une fois de plus, le titre a terminé en forte baisse jeudi, avec une chute de 7,83% à 5,30 euros. Sur les cinq dernières séances, Rexel a vu son cours dégringoler de plus de 22%. "Rexel est en pleine phase d'intégration d'Hagemeyer. Les départs de dirigeants ne sont jamais bien pris dans les périodes d'absorption de grosses entités", a expliqué un analyste cité par Reuters. "Au cours de ses six années chez Rexel, Nicolas Lwoff a mis en place une direction et une équipe financière de grande compétence au service du groupe. Il a joué un rôle important tant au cours des étapes boursières structurantes de Rexel, que dans l'accompagnement de sa croissance externe et le renforcement de sa structure financière. Je tiens à le remercier pour ses qualités professionnelles, son engagement et son rôle au sein du Directoire et du Comité Exécutif", a déclaré Jean-Charles Pauze, président du directoire de Rexel. CM-CIC a réitéré son objectif de cours de 10,20 euros et sa recommandation Achat sur Rexel. Si le broker rappelle que "les marchés ont horreur de l'incertitude", il reste convaincu que Rexel "est mieux armé aujourd'hui qu'il ne l'était il y a six ans pour affronter la crise", car il met en place un plan de réduction des coûts en temps réel et non à posteriori. Une analyse qui n'a visiblement pas convaincu les investisseurs... (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Rexel est le numéro un mondial de la distribution professionnelle de matériel électrique basse tension, essentiellement en direction des marchés de l'industriel, du tertiaire et du résidentiel. Le groupe est présent dans 34 pays. Numéro un en Amérique du Nord grâce à l'acquisition de GE Supply en 2006, Rexel détient également des positions fortes en Europe et notamment en France, où il est leader historique. En 2007, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 10,704 milliards d'euros, réparti entre l'Europe (47%), la zone Amériques (46%) et l'Asie-Pacifique (7%). En mars 2008, Rexel a finalisé le rachat d'Hagemeyer pour 3,1 milliards d'euros. Le français a cédé les activités de distribution de matériel électrique du groupe néerlandais en Irlande à EWL Electric Limited, conformément à la demande de la Commission Européenne. Rexel a également cédé à son compatriote Sonepar les opérations de Hagemeyer hors ACE en Amérique du Nord, Asie-Pacifique, Autriche, Suède et Suisse, ainsi que six agences en Allemagne.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-L'acquisition d'Hagemeyer permet au groupe de renforcer son leadership mondial grâce à l'élargissement de sa présence européenne (48% des ventes). -Rexel réalise plus de 50% de ses ventes américaines dans l'industrie, une activité en croissance. -Rexel a une forte capacité à générer du cash flow.

Les points faibles de la valeur

-Le groupe réalise 35% de ses ventes en Amérique et se trouve par conséquent très exposé au ralentissement actuel des marchés de la construction. -Rexel est pénalisé par toute chute des cours du cuivre. En effet, les câbles représentent 15 à 20% des ventes du groupe et 55 à 60% de leur prix dépend du cuivre. -Rexel est une valeur cyclique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

-L'acquisition d'Hagemeyer devrait créer d'importantes synergies, évaluées à 50 millions d'euros à l'horizon 2011. - On s'intéressera également aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Dans le secteur des biens d'équipement, les entreprises très dépendantes de la construction et très présentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest sont fragilisées par la crise actuelle. Néanmoins certaines s'en sortent très bien. Ainsi Schneider Electric, leader français de l'équipement électrique, a enregistré une activité en hausse de près de 11% au premier semestre, à périmètre et taux de change constants, tandis que son bénéfice net a progressé de 17%. Le groupe a même légèrement revu en hausse ses prévisions pour l'année. Néanmoins le Gimélec, groupement des entreprises françaises d'équipement électrique, estime que la conjoncture économique deviendra préoccupante pour les industries de l'équipement électrique et des automatismes dans les prochains mois. Un ensemble de facteurs négatifs pénalisent leurs performances : l'augmentation continue des prix des matières premières se conjugue à la morosité économique, au recul du nombre de permis de construire en France et au resserrement du crédit. En France, le ralentissement des nouvelles constructions de bâtiments modère la croissance des ventes d'appareillage et d'équipements de distribution basse tension et altère la visibilité de la profession sur l'évolution future de l'activité. Toutefois, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et les projets d'entretien consécutifs compensent en partie cette tendance. A l'international, l'incertitude est également de mise face au ralentissement de l'économie mondiale.

Distribution spécialisée

Le commerce spécialisé a nettement ralenti au cours du premier semestre 2008. L'activité des boutiques de centre-ville et centre commercial a quasiment stagné (+0,6%) sur les six premiers mois de l'année. Cette performance est bien inférieure à la croissance des ventes de 4,1% affichée au 1er semestre 2007. Les moyennes surfaces de périphérie font un peu mieux, avec un chiffre d'affaires en hausse de 1,3% (contre 5,8% l'an passé). Même les soldes d'été n'ont pas réussi à inverser le mouvement car le chiffre d'affaires des distributeurs de textile et d'habillement a baissé de 1,8% en juillet. Par rapport à juillet 2007, les ventes ont diminué de 4,4% dans les chaînes spécialisées et de 5,3% pour la vente à distance. Les grands magasins (+2,6%) et les chaînes généralistes s'en sortent mieux (+7,7%). Au total, de janvier à juillet 2008, les ventes des distributeurs d'habillement ont reculé de 2,1% en valeur par rapport à la même période en 2007. Le succès du commerce en ligne ne se dément pas. D'après la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), il concerne désormais 21 millions d'acheteurs en France au premier semestre, pour un total de dépenses de 10 milliards d'euros, en croissance de près de 30% par rapport au premier semestre 2007.