ArcelorMittal : "si nous ne traitons pas correctement nos actionnaires, nous ouvrons une fragilité supplémentaire pour le groupe"

11/12/2008 - 11:42 - Boursier.com

Dans le contexte actuel de crise, ArcelorMittal est devenu pour les syndicats et une partie de la classe politique un véritable symbole (à abattre ?),...

Dans le contexte actuel de crise, ArcelorMittal est devenu pour les syndicats et une partie de la classe politique un véritable symbole (à abattre ?), le comble du capitalisme... La politique de rétribution de l'actionnariat est, selon le monde syndical, complètement incompatible, voire totalement indécente par rapport aux 6.000 licenciements de 'complaisance' programmés par le groupe en Europe (1.400 en France ; 9.000 dans le monde). Réduire "la voilure de 35% à 40%, alors que les commandes sont dans une baisse de moins de 10%" constitue un réel dysfonctionnement selon Bernard Thibault, le leader de la CGT... Pour Laurent Wauquiez, Secrétaire d'Etat à l'Emploi, les entreprises ne doivent pas prendre "l'alibi de la crise pour faire des licenciements". Tandis que le politiquement correct dénonce le plan de 5 Mds$ d'économies du groupe qui sera réalisé, en bonne part, grâce à des compressions de personnel et une "pause dans les investissements", a contrario, la décision de maintien d'une bonne rémunération des actionnaires passe mal sur le terrain politique et sociétal... Hier soir sur BFM, Daniel Soury-Lavergne -le Directeur Général d'ArcelorMittal France- a assumé pleinement cette politique de rétribution de l'actionnariat. Le dirigeant a justifié la nécessité de bien rétribuer les investisseurs après avoir tenté de dédramatiser la manoeuvre, soulignant que certains salariés du groupe ont également profité des avantages d'un rendement soutenu : "Si vous parlez des dividendes versés aux salariés du groupe qui ont mis leurs économies dans des Fonds Communs de Placements en actions ArcelorMittal, je pense que l'opinion publique est tout à fait prête à l'entendre" a déclaré de DG d'ArcelorMittal France. Le dirigeant a poursuivi en argumentant sur le fait que le repli de la capitalisation boursière du titre doit être compensé partiellement par la distribution d'un rendement soutenu : "Ce qui est très important, c'est de dire que l'actionnariat du groupe est composé presque à parité entre une famille qui dirige le groupe, et un actionnariat totalement atomisé... Dans cet actionnariat, il y a beaucoup de Français qui sont de petits épargnants qui vont recevoir des dividendes. Les actionnaires du groupe ont perdu 75 Mds$ dans la crise !". Enfin, Daniel Soury-Lavergne a expliqué qu'ArcelorMittal tenait à une certaine stabilité de son actionnariat, et celle-ci est intimement liée à sa bonne rétribution. La direction d'ArcelorMittal explique bien rémunérer ses investisseurs de manière à pouvoir les solliciter dès qu'un mouvement de reprise s'ébauchera : "Nous avons besoin qu'ils nous accompagnent dans la période de remontée en puissance du groupe, et si nous ne traitons pas correctement nos actionnaires, nous ouvrons une fragilité supplémentaire pour le groupe. Ce n'est peut-être pas très facile à faire entendre à l'opinion publique, mais c'est une réalité forte d'une entreprise industrielle comme la nôtre"...



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