Le marché pétrolier prêt à repartir en 2009

11/12/2008 - 17:14 - Option Finance

(AOF) - Tentative de bluff pour amadouer l'Opep, excès d'optimisme ou clairvoyance iconoclaste ? La question mérite d'être posée, tant les conclusions du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) contrastent avec celle de l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Alors que cette dernière table sur une contraction de 450 000 barils par jour (bpj) de la demande mondiale de pétrole en 2009, l'organisation qui défend les intérêts de 28 pays industrialisés a déclaré s'attendre à un rebond de la demande d'or noir en raison de la reprise attendue par le FMI l'an prochain. Sur le marché pétrolier, les opérateurs semblent séduits par la démonstration de l'AIE. Cet après-midi, le baril de brut léger américain livrable en janvier bondissait en effet de près de 7% pour s'approcher des 47 dollars. Mais "il est difficile d'intégrer dans le rapport de l'AIE sans savoir quelle sera la production de l'Opep", nuance Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix cité par le site internet des "Echos". Mercredi, la confirmation d'une nouvelle contraction de l'offre avait amorcé le rebond des cours du pétrole et ce, malgré le rapport alarmiste de l'EIA. Les investisseurs prévoient en effet une baisse importante de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à l'issue de leur rencontre à Oran le 17 décembre. Confronté à la dégringolade de la demande de pétrole liée à la crise économique et financière, le cartel veut à tout prix faire remonter les cours du brut qui ont abandonné plus de 100 dollars depuis leur record historique de 147,50 dollars en juillet. En annonçant, dans une marché fondamentalement baissier, un rebond de la demande de brut, l'AIE cherche de son côté à influencer la décision de l'Opep. L'AIE redoute que le cartel, qui a plusieurs fois réduit sans succès ses quotas ces derniers mois, n'aille cette fois trop loin alors que les économies développées sont à terre. Si le doute plane sur 2009, le constat pour 2008 semble clair. Pour la première fois depuis 25 ans, la demande mondiale devrait avoir baissé, a estimé l'EIA, puis l'AIE. L'Opep ne les contredira pas. (P-J.L)