Invité hier soir sur BFM, Claude Bébéar -le Président d'Honneur d'Axa- s'est lancé dans une analyse de la crise économique actuelle. Prenant du recul, comme à son habitude, l'ancien patron du groupe français d'assurance a estimé qu'il existe toujours deux constantes à toute crise : la cupidité et la perte de bon sens...
Au rang de la cupidité, M. Bébéar fait le distinguo entre la "cupidité individuelle" et la "cupidité des entreprises", mais estime que "quand les actionnaires demandent 15% de retour sur investissement dans une période où l'inflation est très basse, ce n'est pas raisonnable ! C'est de la cupidité !"
Evoquant "la perte de bon sens" des marchés, Claude Bébéar a pris l'exemple des 'subprimes' avant de démontrer que l'histoire est un éternel recommencement. Finalement, dans le principe de la perte de repères, les subprimes rappellent l'histoire des 'junk bonds', c'est-à-dire celle des 'obligations pourries' à notation financière particulièrement dégradée...
Les subprimes sont "de l'escroquerie" a encore estimé M. Bébéar. On a "prêté de l'argent à des gens, tout en sachant très bien qu'ils n'avaient pas les moyens de le rembourser.. On leur a dit : 'l'augmentation de valeur fera que vous pourrez rembourser'... C'est de l'escroquerie ! C'est de la perte de bon sens ! On l'avait déjà eu avec les 'junk bonds' ! On prêtait de l'argent à des entreprises, dont on savait pertinemment qu'elles ne pourraient pas rembourser, sauf miracle... On recommence la même bêtise ! Cette fois-ci ce ne sont pas les entreprises, ce sont les particuliers !"
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