Economie : 75% des investisseurs internationaux doutent de l'efficacité des changements récents des normes comptables pour atténuer la crise financière

18/12/2008 - 12:55 - Boursier.com

Une nouvelle enquête de l'EDHEC montre que 75% des investisseurs internationaux doutent de l'efficacité des changements récents des normes comptables...

Une nouvelle enquête de l'EDHEC montre que 75% des investisseurs internationaux doutent de l'efficacité des changements récents des normes comptables pour atténuer la crise financière Un appel à réactions a été effectué par l'EDHEC auprès des investisseurs institutionnels et des gérants d'actifs internationaux pour confronter leur perception des amendements aux normes IAS 39 et IFRS 7 non seulement aux conclusions de la première étude de l'EDHEC, mais surtout aux ambitions de ces réformes comptables préparées et mises en oeuvre dans la plus grande hâte. Ce "call for reaction" a recueilli plus de 800 réponses et constitue la première enquête internationale sur la pertinence des réformes effectuées par l'IASB sous la pression de la Commission européenne. Cette enquête - intitulé "Réactions après l'étude - Juste valeur ou non : un débat mal posé" - vient conforter la position initiale de l'EDHEC. En effet, moins d'un quart des répondants jugent ces réformes comme nécessaires et adaptées à la problématique de la solvabilité des banques. En outre, trois quarts estiment qu'elles sont de nature à engendrer de nouveaux problèmes. Si les détracteurs de la juste valeur estiment qu'elle a une part de responsabilité dans l'accélération de la crise, notamment au regard de la pro-cyclicité, l'étude de l'EDHEC montre au contraire que ce débat était biaisé car il se trompait de cible. En effet, lorsque le problème est étudié plus en amont, il apparaît que les amendements des normes sont contra-productifs. En offrant la possibilité sous certaines conditions de traiter des opérations initialement en juste valeur au coût historique, ils réduisent l'information contenue dans les états financiers. En outre, ils accroissent les possibilités de lissage et de gestion discrétionnaire des comptes. Ceci est de nature à occulter la réelle exposition aux risques des entreprises et à amplifier la défiance de la communauté financière. Par ailleurs, il convient de souligner que seuls 44,2% des répondants jugent que ces amendements sont de nature à réduire la pro-cyclicité. Même si la comptabilité en juste valeur conduit à un affaiblissement conjoncturel et justifié par la crise de la valeur en juste valeur des fonds propres des institutions financières, il n'est pas du ressort du normalisateur comptable d'estimer l'éventuel capital additionnel et/ou la réduction de l'activité requis. Ce rôle incombe en effet aux régulateurs prudentiels. Ces deux publications montrent néanmoins que la mesure de la juste valeur et les choix des traitements comptables retenus par l'IASB sont très discutables mais qu'il n'est pas pour autant nécessaire de rejeter la comptabilité en juste valeur. L'EDHEC considère même qu'un retour à la comptabilité en coût historique constituerait un mauvais choix et ne ferait que prolonger la crise, comme ce fut le cas lors de la crise bancaire et financière japonaise. 28,1% des répondants considèrent également que ces amendements pourraient aggraver la crise en augmentant la défiance vis-à-vis des comptes publiés après cette réforme. La version complète de la publication "Réaction après l'étude - Juste valeur ou non : un débat mal posé" est accessible en cliquant ici. La version complète du position paper "Juste valeur ou non : un débat mal posé" est accessible en cliquant ici.



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