Une année de Bourse - 2008 : l'annus horribilis des marchés

19/12/2008 - 17:10 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses mondiales ont vécu une année noire, victimes d'une crise financière et économique inédite par son ampleur et sa rapidité de diffusion. En un an, les principales places boursières ont abandonné peu ou prou 40% de leur valeur pour se négocier à leurs niveaux de début 2003. En mars 2008, la faillite de Bear Stearns a marqué le premier tournant de la crise financière. Un vent de défiance s'est abattu sur l'ensemble du secteur financier mondial à mesures que les banques creusaient leurs pertes. Au printemps, la sphère financière vacillait sur ses fondations mais l' " économie réelle ", restait soutenue par la dynamisme des pays émergents et les effets du premier plan de relance de G.W Bush axé sur la redistribution de l'impôt aux ménages. Las. Le 15 septembre, la faillite de Lehman Brothers a propulsé la finance mondiale au bord de la crise systémique et rien ne peut plus retenir la chute des indices. Ni l'intervention coordonnée des principales banques centrales, dont la BCE et la Fed pour assurer la liquidité du marché du crédit, ni même la mise en place du plan Paulson aux Etats-Unis de 700 milliards de dollars. Les investisseurs semblant considérer que la crise est mondiale et que ses effets seront tout aussi dévastateurs pour les systèmes financiers que pour les économies. Devant l'ampleur de la récession, les gouvernements ont (re)-découvert les vertus de la pensée keynésienne. Aux Etats-Unis, Barack Obama a annoncé le lancement, dès son entrée en fonction le 21 janvier prochain, d'un vaste plan de relance d'environ 700 milliards de dollars. Sur le Vieux Continent, la Commission européenne a proposé elle aussi un plan de relance global d'un montant de 200 milliards d'euros. Selon la majorité des économistes, ces mesures budgétaires, à l'instar de l'effort monétaire des banques centrales, devraient mettre environ six mois à agir sur l'activité. Autrement dit, les Etats-Unis comme la zone euro devraient connaître une récession de plus d'un an, soit l'une des plus longues de l'histoire économique. Le pétrole, l'autre victime de la crise. L'hypothèse d'une déflation des économies occidentales a précipité la chute du marché pétrolier. Mi-décembre, le cours de WTI est tombé à New York sous les 38 dollars à 37,71 dollars, son niveau le plus faible depuis juillet 2004. A ce prix, le baril a perdu près 110 dollars depuis son record historique de plus de 147 dollars le 11 juillet dernier. (P-J.L)