L'avenir du taux du Livret A risque de devenir un enjeu politique en début d'année. En effet, le reflux de l'inflation et des taux courts, sur lesquels ce taux est indexé, devrait entraîner mécaniquement une baisse à 2,5%, voire à 2%, au 1er février prochain, contre 4% aujourd'hui. Cet effondrement prévisible de la rémunération du placement fétiche des Français, tombe mal en période de crise économique, et au moment où le Livret A sera généralisé dès le 1er janvier à toutes les banques.
Selon 'Les Echos' du jour, le gouvernement est conscient de la sensibilité du sujet, et n'exclut pas d'intervenir pour limiter la baisse du rendement du Livret A. Le débat serait ainsi lancé à l'Elysée, à Matignon et à Bercy et même si rien n'est tranché, il semblerait qu'une baisse sous 2,5% soit jugée politiquement indésirable....
Juridiquement, la Banque de France peut invoquer des "circonstances exceptionnelles" et le gouvernement peut déroger à la formule de calcul pour fixer lui-même le taux du Livret A. Une astuce qu'il avait déjà employée l'an dernier ... mais c'était alors pour freiner la remontée du taux.
A la faveur de la crise et d'un rendement rivalisant avec les assurances-vie en Euros, le Livret A a bénéficié d'un afflux de liquidités depuis son passage à 4%, le 1er août dernier. Au seul mois d'octobre, il a attiré 2,4 MdsE d'encours supplémentaires, et sur un an, il a gonflé de 20,6 MdsE, une hausse de 15%, selon la Banque de France.
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