THOMSON se recentre sur les services aux créateurs de contenu

29/01/2009 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - Thomson annonce qu'il a retenu une orientation stratégique visant à se recentrer sur les services aux créateurs de contenu. Le groupe entame un processus de cession des activités qui ne s'inscrivent pas dans cette orientation, représentant environ un milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2008. Ces activités incluent notamment Grass Valley et PRN. Thomson a aussi indiqué qu'il va étudier avec ses principaux créanciers et des investisseurs potentiels des solutions d'amélioration de son bilan en adéquation avec son orientation stratégique. La dette financière nette estimée s'établit au 31 décembre 2008 à 2,1 milliards d'euros, soit une dette financière brute de 2,9 milliards d'euros et une trésorerie positive de 0,8 milliard d'euros. L'augmentation de l'endettement financier net sur le deuxième semestre 2008 ressort à environ 800 millions d'euros. Le groupe a rappelé que certains contrats de financement de la société (placements obligataires privés) comportent des clauses conventionnelles (covenants) selon lesquelles le ratio dette nette sur capitaux propres au 31 décembre 2008 ne doit pas excéder un. " Sur la base des données estimées et non auditées, il est vraisemblable qu'il ressortira des comptes annuels certifiés, quand ceux-ci seront disponibles, au plus tard à la fin du mois d'avril 2009, que ce ratio sera dépassé ", a prévenu la société. Thomson a donc décidé d'engager des discussions avec les obligataires concernés pour trouver une solution au non-respect de ce covenant qui est ainsi susceptible de se produire, afin d'éviter qu'ils ne décident de provoquer la déchéance du terme de ces emprunts, laquelle pourrait par ricochet entraîner la déchéance du terme de l'essentiel de la dette non subordonnée du groupe. Dans le cadre de la préparation de ses résultats annuels, le groupe effectue une revue complète et approfondie de ses comptes. Il a confié une mission d'évaluateur indépendant à PricewaterhouseCoopers portant sur les survaleurs et certains autres postes d'actifs, à la lumière de l'évolution des marchés sur lesquels il opère et de son orientation stratégique. Le chiffre d'affaires consolidé pour le quatrième trimestre 2008 s'élève à 1,468 milliard d'euros, en recul de 8,4% à taux de change courants. A taux de change constants, les ventes ont reculé de 8,2%. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Thomson est leader dans les solutions pour la création, la gestion, la diffusion et l'accès de contenu vidéo à l'intention des groupes de télécoms et de médias. Ces solutions sont fondées sur un large portefeuille de propriété intellectuelle. Les activités de Thomson sont regroupées au sein de 3 divisions : Services (reproduction et distribution de DVD, services liés au cinéma...), Systèmes & Equipements (décodeurs, modems, matériels professionnels pour la production et la distribution vidéo...) et Technologie (brevets). Le chiffre d'affaires de Thomson, présent dans plus de 30 pays, se répartit entre les Amériques (47 %), l'Europe (46 %) et le reste du monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Thomson bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, opérateurs télécoms...). - Le groupe s'enorgueillit d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine. - Thomson devrait bénéficier de la transition de l'ensemble de la chaîne audiovisuelle vers le numérique et la haute définition.

Les points faibles de la valeur

- A l'heure actuelle, il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier Thomson. - Son activité de duplication de DVD, qui est fortement génératrice de trésorerie, devrait subir les effets négatifs de la substitution de la diffusion des contenus audiovisuels d'un mode physique à un mode dématérialisé. - Les spécialistes s'interrogent sur la capacité de Thomson à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe. - Thomson réalise la moitié de son chiffre d'affaires outre-Atlantique, ce qui le rend très sensible à la conjoncture économique américaine. De par son exposition sur cette zone, il est également sensible au dollar.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord. - La taille du flottant de Thomson (90,3 % du capital) confère un aspect spéculatif au dossier. La capacité du groupe à générer des liquidités en fait de plus un candidat crédible à un LBO.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.