VINCI : hausse de 10% du chiffre d'affaires 2008

03/02/2009 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires consolidé 2008 de Vinci s'est établi à 33,5 milliards d'euros en hausse de 10%. "Cette hausse, conforme aux objectifs, traduit une croissance organique de 4,4%, l'impact de la croissance externe pour 6,5% et un effet de change de -0,9%", a précisé le groupe de BTP et de concessions. Au quatrième trimestre, les ventes ont atteint 8,8 milliards d'euros, en progression de 2%. Vinci estime que l'activité est " restée soutenue ". En France, le chiffre d'affaires a augmenté de 6,3% sur l'année à près de 21 milliards d'euros (+3,8% à périmètre constant). " Au 4ème trimestre, le maintien d'une forte activité chez Vinci Construction et Vinci Energies a permis de compenser le recul d'Eurovia ", a précisé le groupe. A l'international, le chiffre d'affaires a progressé de 16,8% à plus de 12,5 milliards d'euros, grâce aux acquisitions réalisées en 2007 et 2008 et à la croissance organique (+5,3%) et en dépit d'un effet de change défavorable (-2,7%). " Un ralentissement de la croissance a, toutefois, été constaté au 4ème trimestre (+4,7% à structure réelle) ", a cependant prévenu Vinci. Au sujet de ses perspectives, le groupe annonce que dans " un environnement plus difficile et incertain ", il aborde l'exercice 2009 avec " confiance et une vigilance accrue". " Le carnet de commandes de ses pôles contracting (Vinci Construction, Eurovia, Vinci Energies) se maintient à un niveau proche de ses plus hauts historiques ", souligne Vinci. " De son côté, le modèle des concessions autoroutières montre sa robustesse dans un contexte économique dégradé ", ajoute-t-il. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise. Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action. Fort de l'acquisition d'ASF, il a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 26 milliards d'euros en augmentation de 10,7%. Le groupe table une progression du chiffre d'affaires consolidé de 10% sur l'ensemble de l'année 2007 avant intégration de Solétanche Bachy et d'Entrepose Contracting. En 2007, Vinci a acquis Solétanche Bachy, un spécialiste des techniques pour l'amélioration des sols et Entrepose Contracting, spécialiste de la conception et la réalisation de projets clefs en main dans l'industrie du pétrole, du gaz, et de l'énergie. A la surprise générale, début janvier, François Pinault, via sa holding Artémis, a pris 5,1% du capital de Vinci. S'il s'agit officiellement d'un simple investissement financier amorcé depuis quelques mois. Début septembre, il ne détiendrait plus que 4,98% du capital.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe a de quoi séduire les investisseurs : avec un capital très éclaté, il a déjà été au coeur de rumeurs de rachat par LBO. - La dynamique du marché de la construction et l'essor des PPP (Partenariats Public Privé) sont autant d'atouts dans les mains du groupe. - Les fondamentaux du groupe sont excellents. L'acquisition d'ASF a renforcé le profil du groupe qui dégage désormais un peu moins des 2/3 de son Ebit et de son cash-flow opérationnel à travers les concessions. - La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents. - Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes. - Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le caractère très morcelé de son actionnariat. François Pinault avec un peu moins de 5% de participation est l'un des principaux actionnaires du groupe, au côté du Crédit Agricole (6,40%) et de l'homme d'affaires Romain Zaleski (2%). - Le groupe n'est pas encore assez implanté dans les pays en forte croissance.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La plupart des indicateurs sont mauvais pour le secteur de la construction française au cours du premier semestre : les ventes des promoteurs immobiliers ont chuté de 30,9%, ce qui les a incités à différer ou abandonner certains programmes. C'est pourquoi les mises en chantier de logements ont reculé de 14,4% à fin juillet. Cette tendance n'a pas été compensée par les chiffres dans le secteur public puisque les mises en chantier de bâtiments administratifs ont reculé de 22,1% sur la même période. Le stock effectif (les logements commencés et ceux complètement achevés) s'est, lui, gonflé au premier semestre pour atteindre 6,6 mois de ventes contre 4,6 en 2007. La situation française est moins grave que celles des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Espagne, où les entreprises de construction cherchent à restructurer leurs dettes. Néanmoins, le nombre de défaillances d'entreprises s'est accru de 34% en France sur les six premiers mois de l'année, selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment). Traditionnellement pourvoyeur d'emploi, le secteur commence à réduire ses recrutements : sur un an, 32000 postes ont été créés, contre 40000 l'année précédente. Plus de 1000 emplois intérimaires ont été supprimés au deuxième trimestre.