Le titre BNP Paribas grappille 1% à 29,45 Euros en matinée, dans un marché baissier, en ouverture d'une semaine absolument décisive pour le groupe, qui saura s'il récupèrera, ou pas, les actifs de Fortis promis par les autorités belges et luxembourgeoises. L'assemblée générale qui se prononcera sur le plan de sauvetage est en effet prévue mercredi. On sait d'ores et déjà que le principal actionnaire de la banque belge, l'assureur chinois Ping An, avec plus de 5% du capital, votera contre le projet de reprise. Or, ce vote pourrait se révéler décisif, si la proportion d'actionnaires présents à l'AG est comparable à celle des précédentes réunions, soit environ 23%. En effet, les associations de petits actionnaires, qui représentant environ 10% du capital, ont également appelé à voter contre le projet.
Dans le quotidien financier belge 'L'Echo' ce week-end, le directeur général de la banque française, Baudouin Prot, a tapé du point sur la table. "Si, au bout du compte, les choses ne se débloquent pas rapidement, BNP Paribas sortira du paysage...", a-t-il rappelé, ajoutant que sa banque "a fait preuve de beaucoup de constance dans son projet industriel et de pragmatisme en acceptant de l'amender sensiblement... Mais la constance a ses limites, le pragmatisme et la possibilité de faire des concessions aussi".
Selon la presse belge, Fortis aurait de son côté prévu un "plan B" : la banque pourrait ainsi faire appel à la Banque nationale belge (BNB) et à la Banque centrale européenne (BCE) pour lui assurer les liquidités nécessaires. Elle aurait l'intention d'activer la garantie promise par l'Etat belge, et de lancer une campagne de communication pour rassurer les déposants. Un "Plan B" encore suffisamment flou pour faire douter les marchés, qui s'interrogent sur les moyens nécessaires à un sauvetage extérieur de la banque. Sans être parfaite, notamment de l'avis des actionnaires, la solution BNP Paribas a le mérite d'assurer rapidement la pérennité nécessaire à la protection de l'activité et l'adossement à un homologue, qui favoriserait la relance. Verdict après-demain, donc...
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