Le titre Renault a été brièvement réservé à la hausse vers 16h45 sur un cours de 18 Euros en hausse de 8% (plus forte hausse du CAC40). Le Président de la République Nicolas Sarkozy reçoit en ce moment les acteurs de la filière automobile pour leur proposer une aide financière. Pour Renault et PSA, cette aide de plusieurs milliards d'euros devrait prendre la forme de "prêts bonifiés" sur 5 ans, c'est-à-dire à des taux plus avantageux que ceux dont peuvent bénéficier les deux constructeurs actuellement.
Largement attendu, ce coup de pouce qui avait déjà été évoqué fin janvier lors de l'ouverture des états généraux de l'automobile repousse le spectre du risque d'augmentation de capital qui handicapait les titres Renault et Peugeot. Avec des ventes au ralenti depuis plusieurs mois, les deux constructeurs puisent en effet dans leurs réserves financières actuellement et l'étendue de la crise sera visible en milieu de semaine (mercredi et jeudi) lors des publications de résultats 2008 des deux groupes. Renault et Peugeot sont d'ailleurs sous la menace d'une dégradation de leurs notes par les agences de notation.
Pour Renault, la journée avait pourtant mal commencé avec un sérieux avertissement de son partenaire Nissan, contraint d'annoncer une prévision de pertes pour l'exercice en cours qui se termine fin mars 2009. Stratégie de crise oblige, le plan "Nissan GT 2012" annoncé au printemps 2008 est suspendu Il s'agissait d'un plan à 5 ans orienté sur la Croissance ("G" de Growth) et la Confiance ("T" de Trust). Nissan n'en conserve que les engagements de qualité et de véhicules non polluants. Renault ne pourra donc plus compter dans les prochains mois sur les dividendes de Nissan ni sur la confortable contribution des bénéfices de sa filiale qui avaient jusque là gonflé le compte de résultats.
Nissan a même remis en cause deux projets industriels qui devaient voir le jour dans le cadre de l'alliance avec Renault, en Inde et au Maroc. En Inde, les cadences de production de la future usine de Chennai vont être réduites et au Maroc, Nissan annonce carrément suspendre sa participation dans le projet industriel.
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