LA TENDANCE DU JOUR
Après une matinée de prises de bénéfices, la bourse de Paris est revenue dans le vert dans l'après-midi, pour clôturer finalement en hausse de 0,39% à 3.135 pts. La semaine qui s'ouvre sera décisive pour les deux "plans" américains. D'une part, le plan de soutien à l'économie, sauf coup de théâtre, devrait être adopté cette semaine par le Sénat, peut-être dès demain... D'autre part, le nouveau plan de sauvetage des banques a pris un peu de retard : il devrait désormais être annoncé demain, et non ce lundi comme prévu initialement. En France, le plan d'aide au secteur automobile a fait l'actualité. L'Etat va accorder en effet une aide de 6 MdsE aux constructeurs français d'automobiles que sont Renault et PSA, d'une durée de 5 ans et d'un taux d'intérêt à 6%.
ECO/DEVISES
Officiellement, le report du nouveau plan de sauvetage des banques US est lié à la priorité donnée au plan économique global, qui atteindrait en fin de compte environ 830 Milliards de dollars (de l'ordre de 100 Mds$ de moins que prévu). Vendredi, le président Barack Obama a appelé le Sénat à agir d'urgence pour l'adopter, en qualifiant d'inexcusable un éventuel échec : il semble avoir été entendu, puisque les Sénateurs démocrates et républicains ont trouvé un compromis tard dans la soirée de vendredi... Ils devraient maintenant mettre un terme à leur débat ce lundi, avant de voter le texte demain.
Il restera ensuite une dernière étape, celle de l'harmonisation de ce texte avec celui adopté il y a 10 jours par la Chambre des Représentants. La Maison Blanche aurait fait savoir qu'elle souhaitait disposer de la version finale du plan au plus tard lundi prochain, 16 février, pour pouvoir le promulguer.
Quant au plan bancaire, il se heurte en coulisse à des difficultés d'ajustement, en particulier au sujet d'un des ses aspects les controversés, à savoir la création d'une "bad bank". Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner privilégierait désormais un système de garantie des actifs "toxiques" par l'Etat, plutôt que la création d'une structure de 'défaisance', potentiellement ruineuse pour les contribuables. Selon le 'Wall Street Journal', une "bad bank" pourrait tout de même être mise sur pied, mais l'Etat chercherait à faire participer des investisseurs privés à son financement. Enfin, le plan bancaire contiendra sans doute un important volet de subvention à la renégociation des crédits immobiliers des foyers surendettés.
Encore une séance très volatile sur le marché du pétrole aujourd'hui. En baisse durant la majorité de la séance, le "light sweet crude" pour livraison mars 2009 s'offre désormais un gain de plus de 5%, au dessus des 42 Dollars. Le 'coup de mou' du billet vert face à la monnaie unique (-1% à 1 Euro pour 1,30 Dollars) dans l'attente de l'adoption par le Congrès américain du plan de relance de l'administration Obama joue en faveur du baril.
VALEURS EN HAUSSE
* Club Med prend 7,4%. La société anonyme de droit luxembourgeois KBL European Private Bankers a déclaré avoir franchi en baisse, puis en hausse, le 7 janvier 2009, les seuils de 5% du capital et des droits de vote de la société Club Med et détenir 1.223.201 actions de la Société (pour compte propre), représentant autant de droits de vote, soit 6,31% du capital et 6,15% des droits de vote de cette société. Ces franchissements de seuils résultent d'une cession et d'un rachat immédiat de 1.223.201 actions Club Méditerranée.
* Renault (+7,1%). Comme son homologue PSA, le groupe Renault se félicite du prêt de 3 Milliards d'Euros consenti par l'Etat Français. Pour Renault, ce prêt est "particulièrement bienvenu en pleine crise du crédit". "Associé aux efforts faits par toute l'entreprise, il permettra à Renault de tenir bon et, notamment, de financer ses projets stratégiques en France et en particulier le développement de véhicules n'émettant pas ou très peu de CO2", annonce Renault. Par ailleurs, l'Etat a porté l'autorisation de prêt de la SFEF à RCI Banque de 500 Millions d'Euros à 1 Milliard d'Euros. Ceci permettra à RCI Banque de maintenir une offre de crédit compétitive pour ses clients. Renault renouvelle donc l'engagement pris par Carlos Ghosn en septembre 2008 de ne pas fermer d'usine d'assemblage de véhicules en France dans les prochaines années. L'activité industrielle en France sera soutenue par le lancement, d'ici à fin 2012, de cinq nouveaux modèles et d'un tout nouveau moteur. Un véhicule purement électrique s'y ajoutera dès que les conditions de rentabilité seront réunies. Renault s'engage aussi à développer principalement en France les systèmes et technologies pour des véhicules propres et à maintenir en France les moyens de recherche, d'ingénierie et d'essais nécessaires. Renault développera des programmes de partenariat de moyen terme avec ses partenaires équipementiers et étudiera la création, en France, d'un pôle de recherche dans le domaine du véhicule électrique et d'un site de fabrication de batteries.
* Bourbon progresse de 7%. Le chiffre d'affaires annuel du groupe a atteint 931,3 Millions d'Euros, en croissance de 21% (soit +28,5% à taux de change constant). Au 4ème trimestre 2008, la progression du chiffre d'affaires atteint 30,3%, soit +23,5% à taux de change constant. Le chiffre d'affaires de la Division Offshore pour l'année 2008 atteint 672,1 millions d'euros, en progression de 38,7% (soit +46,6% à taux de change constant). "L'accélération observée en cours du 4ème trimestre de l'année (+62,7% et à taux constant 57%) reflète la mise en service de nouveaux navires au cours du trimestre (7 navires supply et 9 crewboats) et le plein effet des navires précédemment livrés", est-il expliqué.
* Natixis gagne 5,9%. La situation de la banque pourrait nécessiter davantage que les 2,5 Milliards d'Euros d'aide promises par les pouvoirs publics, peut-on lire ce matin dans 'Les Echos', qui croit savoir que le montant de besoins de la banque d'affaires dépendra de l'analyse que mène actuellement la Commission bancaire. Dans le même temps, l'Etat fait le forcing pour le rapprochement des deux maisons mères, Banque Populaire et Caisse d'Epargne, dont les discussions de fusion traînent en longueur. L'Elysée souhaiterait que le rapprochement soit scellé d'ici 15 jours, ce qui permettrait à Natixis de bénéficier du soutien public puisque l'Etat entend verser les fonds à l'entité fusionnée. Le quotidien financier indique que la totalité pourrait à l'idéal être annoncée le 26 février prochain, lors de la présentation des résultats.
* Peugeot gagne 3,9%. Le groupe PSA Peugeot Citroën se félicite du prêt de 3 Milliards d'Euros consenti par l'Etat Français. Ce prêt permettra au groupe de soutenir en particulier son programme de développement de véhicules plus propres, plus économes en énergie et abordables pour ses clients. Conscient de ses responsabilités et dans le cadre de son engagement avec l'Etat, PSA confirme donc qu'il ne fermera pas d'usine en France. Il lancera dans les deux ans à venir, dans chacune de ses cinq usines de montage françaises, un à plusieurs nouveaux modèles de véhicules. Dans les circonstances actuelles, le groupe annonce qu'ile ne mettra pas en oeuvre de nouveaux de plans de licenciements en France. PSA s'engage aussi à maintenir ses centres de R&D, d'ingénierie et d'essais présents en France. PSA va apporter son soutien à l'ensemble des acteurs de la filière automobile en réduisant les délais de paiement aux fournisseurs ou en portant de 100 à 200 Millions d'Euros sa contribution au Fonds d'Investissement Automobile. Par ailleurs, PSA souligne la décision annoncée par le Président de la République de supprimer la taxe professionnelle en 2010 et s'engage à examiner d'ici fin juin 2009 avec l'Etat et les partenaires sociaux, les moyens d'aboutir à un rattrapage structurel de compétitivité du site France, dans le but d'améliorer son positionnement dans la production européenne de véhicules.
* BNP Paribas (+1,2%). La reprise de Fortis par BNP Paribas a du plomb dans l'aile... Le principal actionnaire de la banque belge, l'assureur chinois Ping An, avec plus de 5% du capital, a confirmé ce week-end qu'il voterait contre l'opération, lors de l'Assemblée générale de Fortis prévue mercredi... Or, ce vote pourrait se révéler décisif, si la proportion d'actionnaires présents à l'AG est comparable à celle des précédentes réunions, soit environ 23%. En effet, les associations de petits actionnaires, qui représentant environ 10% du capital, ont-elles aussi appelé à voter contre le projet... Du côté de BNP Paribas, on semble s'être déjà préparé à un éventuel échec sur ce dossier Fortis. Ce week-end, le directeur général de la banque française, Baudouin Prot, a indiqué au quotidien belge 'L'Echo', que "si, au bout du compte, les choses ne se débloquent pas rapidement, BNP Paribas sortira du paysage...". Le dirigeant a estimé que "BNP Paribas a fait preuve de beaucoup de constance dans son projet industriel et de pragmatisme en acceptant de l'amender sensiblement... Mais la constance a ses limites, le pragmatisme et la possibilité de faire des concessions aussi !".
* Vinci gagne 2,1%. Merrill Lynch inclut le titre dans sa liste de valeurs favorites.
VALEURS EN BAISSE
* Nyse Euronext chute de 9,6%. Le groupe boursier transatlantique a fait état d'un déficit net de -1 338 M$, soit une perte nette diluée par action de -5,06$ pour le quatrième trimestre 2008, et de -738 M$, soit -2,78$ par action pour l'exercice 2008.
* JC Decaux abandonne 3,8% après avoir enregistré 3 séances de hausse consécutives.
* GDF Suez perd 2,9%. Deuxième séance de fort repli pour GDF Suez. La valeur retrouve un plus bas d'un mois, après avoir déjà chuté de 5% vendredi dernier. Par ailleurs, le groupe a annoncé ce matin avoir réalisé une émission obligataire publique de 750 Millions d'Euros sur les marchés belge et luxembourgeois. A ce jour, il s'agit de la plus importante émission obligataire jamais adressée aux investisseurs particuliers belges et luxembourgeois.
* CapGemini recule de 2,7% sur des prises de bénéfices après 4 séances de hausses consécutives.
* Rhodia perd 2%. Morgan Stanley a dégradé de "surpondérer" à "pondération en ligne" sa recommandation sur le chimiste. L'objectif de cours a été réduit à 7 Euros.
* EDF et Vivendi cèdent 1,7%.
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