Crise financière : la BCE n'écarte pas le risque de crise systémique en Europe

12/02/2009 - 08:09 - Boursier.com

La BCE s'inquiète en coulisse du montant pharamineux des créances toxiques encore détenues par les banques européennes...

La BCE s'inquiète en coulisse du montant pharamineux des créances toxiques encore détenues par les banques européennes. Le 'Daily Telegraph' publie ainsi ce matin des extraits d'une note confidentielle peu rassurante de la banque centrale européenne : "Les coûts budgétaires encourus par les Etats pour éponger les créances toxiques pourraient être très importants, tant en termes absolus que par rapport aux PIB des pays membres", relève le document, qui a été rédigé en prévision d'une réunion à huis-clos des ministres européens des Finances. La BCE s'inquiète d'un risque de dérapage de la dette d'un certain nombre de pays et précise qu'une "réponse inadéquate" de leur part face à la crise "pourrait poser des risques au système bancaire européen dans son ensemble", surtout si des banques transfrontalières sont impliquées. Les marchés expriment d'ailleurs dejà ces doutes : les écarts de rendement des emprunts d'Etat ont augmenté ces derniers mois entre les pays jugés solides (Allemagne, France...) et ceux dont les finances publiques sont fragilisées par la crise bancaire (Grande-Bretagne, Suisse, Grèce, Irlande, Belgique...). En effet, les déficits budgétaires explosent un peu partout : ils pourraient atteindre 12% du PIB en Irlande et environ 10% en Espagne et en Grande-Bretagne d'ici à 2010 ! En réaction, les investisseurs réclament donc une "prime", c'est-à-dire un taux d'intérêt plus élevé, pour détenir les emprunts de ces Etats fortement endettés. Les rumeurs, sans doute surfaites, de sortie de l'Euro de certains pays, circulent aussi depuis plusieurs mois sur les marchés... La BCE s'appuie aussi dans sa note sur les récentes inquiétudes exprimées par le FMI : le fonds monétaire international a souligné la forte exposition des banques européennes aux actifs toxiques américains. Or, elle n'ont pour l'instant déprécié que pour 294 Mds$ de ces actifs contre 738 Mds$ pour les banques américaines... En outre, les banques de l'Union sont très exposées à l'Europe de l'Est (à hauteur de 1.600 Mds$), où les entreprises sont étranglées par la crise du crédit et la chute de l'activité. Enfin, la dette des entreprises de l'Union est proportionnellement plus élevée (95% du PIB) qu'aux Etats-Unis (50% du PIB), ce qui augmente les risques de défaut de paiement en temps de crise. En conclusion, la note de la banque centrale met en garde contre le "réel danger de course aux subventions entre les pays membres", qui menace de pousser certains pays au surendettement. "Il est essentiel que les aides des Etats n'atteignent pas un niveau auquel elles posent des problèmes de surendettement ou de financement" de ces pays...



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