Lafarge : s'attend à une année difficile, levée de fonds et priorité au désendettement

20/02/2009 - 07:27 - Boursier.com

Après Saint Gobain, le secteur des matériaux de construction prend connaissance ce matin des comptes annuels de Lafarge...

Après Saint Gobain, le secteur des matériaux de construction prend connaissance ce matin des comptes annuels de Lafarge. Le cimentier fait état d'un chiffre d'affaires de 19,03 Milliards d'Euros, en croissance de 8% en données publiées et de 14% à change constant, pour un résultat d'exploitation courant de 3,54 MdsE (+9% en publié, +14% à change constant) matérialisant une marge de 18,6%. Le résultat net hors exceptionnels d'apprécie de 3% à 1,71 MdE, pour un résultat par action hors exceptionnels de 8,87 Euros (-8%). Le cash flow libre s'améliore de 22% à 2,11 MdsE, pour une dette nette de 16,88 MdsE. Notons qu'en intégrant les exceptionnels, le résultat net part du groupe recule de 16,7% à 1,598 MdE. Sur le seul 4ème trimestre, le groupe concède avoir subi le ralentissement économique, avec un chiffre d'affaires dont la croissance reste cependant robuste à 4,65 MdsE (+7% en publié, +11% en comparable), mais un résultat d'exploitation courant de 753 ME (-6% en publié, -3% à change constant) et un bénéfice net part du groupe hors exceptionnels qui chute de 25% à 293 ME. Le cash flow libre reste cependant solide à +18% (1,02 MdE). Le président Bruno Lafont juge que son groupe a réalisé une "bonne performance opérationnelle en 2008", malgré la détérioration de ses marchés. "Notre groupe continue à être très proactif et a mis en oeuvre des mesures énergiques pour réduire les coûts et les investissements, avec une attention particulière portée à la génération de cash flow. Dans un contexte financier et économique sans précédent, notre objectif est de réduire rapidement notre dette en 2009. Le plan d'action que nous annonçons aujourd'hui, qui comprend des mesures opérationnelles fortes et une augmentation de capital, vise à réduire notre dette, consolider notre structure financière, renforcer notre leadership et positionner idéalement le Groupe en prévision de la reprise. L'appui de nos deux principaux actionnaires est un signe de confiance très fort dans notre stratégie et dans l'avenir du Groupe", ajoute-t-il. Lafarge propose un dividende de 2 Euros par action, qui représente 25% des bénéfices pour 2008. Le cimentier reconnaît qu'il est aujourd'hui "difficile d'établir des perspectives". Les plans de relance des Gouvernements devraient avoir un impact limité cette année mais peser plus significativement en 2010. "Pour 2009, nous attendons actuellement une baisse des volumes de ciment de 0 à 3% dans l'ensemble, avec une forte dégradation dans les marchés développés et un ralentissement de la croissance dans les marchés émergents. La baisse des volumes devrait peser sur les marges tandis que les prix devraient rester bien orientés dans l'ensemble. Les actions opérationnelles que nous mettons en oeuvre contribueront à diminuer l'impact de la baisse des volumes", explique Lafarge. Comme Saint Gobain, Lafarge prévoit donc de lancer une augmentation de capital de 1,5 MdE. L'opération sera réalisée avec maintien du droit préférentiel de souscription, entièrement garantie. Ses deux plus grands actionnaires, le Groupe Bruxelles Lambert et NNS Holding, se sont engagés à souscrire à hauteur de leur participation soit 0,5 MdE. Cette opération est soumise à l'autorisation des actionnaires, qui seront convoqués en Assemblée Générale Extraordinaire le 31 mars. Nous n'avons pas été en mesure, avant 7h30, de prendre connaissance de ses modalités. Cette augmentation de capital fait partie d'un vaste plan représentant 4,5 MdsE de mesures pour renforcer la structure financière du groupe. Les actions opérationnelles (réductions de coûts, d'investissements, cessions...) devraient rapporter 1,6 MdE. Un crédit bancaire de 1 MdE a été signé et s'accompagne donc de la levée de fonds et d'une réduction de 400 ME du dividende. Lafarge a l'intention de procéder à un remboursement anticipé des tranches A1/A2 du crédit d'acquisition d'Orascom, soit 2,6 MdsE avant fin juin 2009, faisant disparaître le covenant qui y était associé. Cette décision renforcera durablement la structure financière du Groupe, en l'absence d'échéance significative majeure avant 2011. Globalement, l'objectif est d'accélérer le désendettement.



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