France / Eco : la Banque de France s'en tient à sa prévision de contraction de 0,6% du PIB au 1er trimestre

09/03/2009 - 11:32 - Boursier.com

La semaine dernière, le gouvernement français a ajusté ses prévisions économiques pour tenir compte de la débâcle financière mondiale...

La semaine dernière, le gouvernement français a ajusté ses prévisions économiques pour tenir compte de la débâcle financière mondiale. Le Ministère de l'Economie table sur une contraction du PIB de 1,5% cette année, alors qu'il espérait jusque-là une croissance de 0,2 à 0,5%. Bercy entrevoit également une embellie dès 2010, avec une anticipation de hausse de 1% de la richesse nationale, un niveau de reprise plus optimiste que les prévisions de nombreux économistes et organisations internationales. Les finances publiques vont se ressentir lourdement de cette situation, puisque les plans de relance vont accroître le déficit public à 5,6% du PIB cette année, ou 103,8 Milliards d'Euros, avant une embellie toute relative à 5,2% en 2010. Ce déséquilibre va encore accroître la dette publique, qui se montera à 73,9% du PIB cette année, contre 67,3% en 2008, et à 77,5% en 2010. Interrogée sur BFM, la Ministre de l'Economie Christine Lagarde a estimé dimanche que "2010 sera une année de redémarrage de l'activité économique", après la longue période de destockage rencontrée actuellement par les économies développées. Ce matin, la Banque de France a confirmé qu'elle envisageait une contraction du PIB de 0,6% sur le trimestre en cours par rapport aux trois derniers mois de 2008, qui avaient déjà connu une baisse de 1,2%, la plus forte depuis le choc pétrolier. La banque centrale présentait ses prévisions en marge de la publication de l'indicateur du climat des affaires de février, qui prend le pouls de l'économie française. Et l'état de santé de la convalescente n'est pas bien brillant. Le mois dernier, l'activité industrielle s'est encore contractée, sous le poids de la baisse de production des biens intermédiaires, des biens d'équipement et de l'automobile. Les capacités de production ont encore vu leur taux d'utilisation baisser, tandis que les commandes nouvelles se sont réduites. Malgré les efforts, les stocks de produits finis se sont alourdis, note la Banque de France, qui indique que les prévisions à court terme soulignent une "poursuite du repli de l'activité dans son ensemble". Sans sombrer dans le pessimisme accru, force est de constater que 2009 s'annonce comme l'un des plus mauvais crus de l'économie moderne, peut-être même le pire. Dans une étude publiée la semaine dernière, l'assureur crédit Euler Hermes SFAC a dressé un bilan sans concessions de l'état de notre économie. "Ce début d'année 2009 est un moment inquiétant et un moment dangereux. Inquiétant, car la dégradation à vitesse exceptionnelle de la situation économique mondiale et française engendre une instabilité sociale. Dangereux car cette crise rouvre de vieux débats, elle fait sauvagement ressurgir de vieux démons", écrit en édito la directrice des études, Karine Berger. Euler Hermes SFAC estime que les défaillances d'entreprises en 2009 vont croître de 25% pour dépasser le cap des 73.000 jugements, pulvérisant le niveau historique de 64.814 procédures enregistré lors de la récession de 1993. Le bureau d'études a calculé que les 57.695 procédures lancées en 2008 (un record depuis 1991) ont directement mis sur le carreau 218.800 salariés. Euler Hermes SFAC est d'ailleurs plus sombre que le gouvernement dans ses prévisions : il table sur une contraction de 1,8% du PIB cette année, dont -0,7% au 1er trimestre, et sur une reprise limitée à 0,5% l'année prochaine. Le taux de chômage monterait à 9,1% cette année puis à 9,7% en 2010, à comparer à 7,8% en 2008. Des anticipations proches de celles du FMI, qui entrevoit pour la France un recul du PIB de 1,9% cette année, avant une reprise de 0,7% l'année prochaine. La problématique de l'emploi devrait être au coeur des préoccupations politiques dès cette année, au regard de la vitesse de dégradation de la situation. Les économistes d'Exane BNP Paribas estiment que 1,1 million d'emplois devraient être détruits en France dans les deux années qui viennent. Ils redoutent un taux de chômage moyen de 8,9% cette année puis de 10,3% en 2010, avec un pic à 11% fin 2010. L'économiste Pierre-Olivier Beffy n'hésite pas à mettre en garde contre un retour du "chômage de masse" dans l'hexagone. Le chiffres de l'emploi de février seront connus le 25 mars prochain en France. Le taux de chômage avait progressé de 7,6 à 8,2% entre le 3ème et le 4ème trimestre 2008. Pour les données sur la croissance du 1er trimestre 2009, il faudra patienter jusqu'au 15 mai prochain.



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