Thomson a publié cette nuit ses résultats 2008, marqués par un recul du chiffre d'affaires de 7,7% à change constant à 4,8 Milliards d'Euros, et un EBIT des activités poursuivies déficitaire à -1,3 MdE, contre un profit de 380 ME un an avant. La perte nette se creuse de -23 ME à -1,93 MdE, alors que le flux de trésorerie d'exploitation, positif de 114 ME en 2007, se dégrade fortement à -591 ME en 2008.
Le groupe a également publié une version ajustée de ses résultats, c'est-à-dire essentiellement dépouillée des exceptionnels comme les amortissements, dépréciations d'actifs et de survaleur, plus values / pertes, autres éléments non-récurrents et coûts de restructurations. Sur cette base, l'EBIT ressortirait à 156 ME contre 360 ME un an avant, et le résultat net serait déficitaire de -284 ME contre -77 ME précédemment.
La dette financière nette s'élève à 2,1 MdsE fin 2008, soit une augmentation de 858 ME depuis la fin de l'année 2007. L'évolution de la dette nette s'explique par trois éléments, le flux de trésorerie d'exploitation négatif, un impact négatif non cash dû aux effets des mouvements de change sur la dette de Thomson et aux ajustements à la valeur de marché des instruments dérivés, et les paiements en cash liés au coupon de l'obligation perpétuelle, les investissements, les décaissements de collatéraux. Le groupe présente à la fin de l'année 2008 un déficit de capitaux propres s'élevant à -134 ME (2007: +2,055 MdsE), résultant de la perte nette et d'éléments non-cash. Aucun dividende ne sera évidemment proposé au titre de 2008.
Le directeur général Frédéric Rose a expliqué "Nos résultats non-audités 2008 reflètent un environnement de marché difficile et sont principalement impactés par des dépréciations d'actifs. Thomson a donc pris les mesures nécessaires pour améliorer sa performance opérationnelle et sa situation financière. Nous poursuivons activement des discussions constructives avec nos créanciers, dans l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes. A l'avenir Thomson va recentrer ses activités autour de ses clients créateurs de contenu. A cet égard, les deux contrats que nous annonçons aujourd'hui avec Disney et Paramount sont des signes encourageants en ce début d'année 2009".
La direction indique que "l'évolution du chiffre d'affaires pour les deux premiers mois de 2009 montre des éléments d'amélioration par rapport à la tendance 2008". En outre, Thomson a étendu avec Walt Disney Studios Home Entertainment ses accords existants multi-territoriaux concernant la réplication et la distribution de DVD, ainsi qu'un projet de création avec Paramount Pictures d'un studio de post production audio sur le site de Paramount à Hollywood.
Enfin, le groupe confirme qu'il ne respecte pas deux clauses conventionnelles bancaires (covenants) : d'une part parce que son ratio dette nette sur capitaux propres au 31 décembre 2008 dépasse 1 et d'autre part parce que le ratio résultat des activités poursuivies avant charges de restructurations, charges financières et impôts sur charges d'intérêts nets ajustés ne dépasse pas 3 fois. Il faudra cependant attendre les comptes audités pour officialiser les manquements. En outre, le montant des capitaux propres non audités du groupe au 31 décembre 2008 étant négatif, le groupe considère que, lorsque les comptes consolidés certifiés seront disponibles, il est vraisemblable qu'il ne respectera pas non plus certaines limitations relatives au montant de l'endettement garanti par des sûretés consenties par le groupe et au montant de l'endettement des filiales, qui figurent dans le contrat de crédit syndiqué et les placements privés obligataires et qui sont également déterminées par référence au montant des capitaux propres du Groupe au 31 décembre 2008. Le non-respect des clauses conventionnelles et des limitations mentionnées ci-dessus permettra aux créanciers obligataires et/ou aux prêteurs au titre du crédit syndiqué de provoquer la déchéance du terme de l'essentiel de la dette non subordonnée du groupe. "Le Conseil d'administration a porté le plus grand soin à l'examen des perspectives de continuité d'exploitation de la société pour les 12 prochains mois et a déterminé qu'il pouvait arrêter les comptes suivant ce principe", parce que le groupe estime que s'il parvient à éviter une déchéance du terme de sa dette non subordonnée pendant cette période, il sera en mesure de répondre à ses besoins de trésorerie jusqu'au 31 décembre 2009 au minimum, et parce qu'il est possible d'entamer des procédures judiciaires selon la loi française pour suspendre les effets éventuels d'une telle déchéance du terme. "Thomson a présenté son orientation stratégique à ses principaux créanciers et à des investisseurs potentiels et a entamé un dialogue sur la structure de son bilan, le niveau de son endettement et les moyens d'empêcher la déchéance du terme de la dette non subordonnée du Groupe. Il n'est pas possible à ce stade de prévoir l'issue de ce dialogue", rappelle l'entreprise.
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