ALTEN : recul de la rentabilité opérationnelle, la crise auto pèse

11/03/2009 - 08:40 - Option Finance

(AOF) - Alten a publié un résultat part du groupe 2008 de 54,5 millions d'euros, en hausse de 27%. Le résultat opérationnel d'activité a progressé de 15% à 97,2 millions d'euros. Il a représenté 11,5% du chiffre d'affaires contre 12,1% en 2007. Le spécialiste du conseil en innovation a expliqué le recul du taux de marge par la baisse du taux d'activité en 2008, particulièrement au quatrième trimestre, ainsi que par l'intégration des sociétés acquises en 2008, dont la rentabilité est " très inférieure " à celle du groupe. Alten a été pénalisé par les difficultés du secteur automobile qui représente 20% de son chiffre d'affaires. Au sujet de ses perspectives, Alten a déclaré : " Le ralentissement d'activité ressenti partout en Europe au milieu du dernier trimestre 2008 s'est accentué début 2009, en raison des arrêts brutaux de projets dans l'automobile. Dans les autres secteurs (Aéronautique, Energie, Telecom et Tertiaire) malgré la conjoncture, Alten a maintenu son niveau d'activité ". Le groupe précise que le premier semestre sera consacré à la mise en place des mesures nécessaires pour limiter l'impact de la crise et pour s'adapter à l'environnement afin de maintenir un niveau de marge annuelle qui reste satisfaisant dans le contexte actuel.

AOF - EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Activité de la société

Alten est leader européen du Conseil et Ingénierie en Technologies. La société apporte aux grandes entreprises des solutions technologiques (du conseil à la réalisation) pour leurs projets stratégiques. Parmi ses marchés, variés, on notera la prédominance de la clientèle télécoms, aéronautique et automobile. Principalement présent en France (plus de 70 % de l'activité), le groupe renforce progressivement ses positions européennes.

Les points forts de la valeur

- Alten bénéficie d'une bonne résistance de sa marge d'exploitation et du taux d'activité des consultants ainsi que d'une structure financière saine, qui lui permet de réaliser des opérations de croissance externe autofinancées. - La société dispose d'un management de qualité. - Le groupe poursuit son développement à l'international par une politique d'acquisitions ciblées en Europe, notamment en Allemagne, Benelux et en Espagne. - La mobilité géographique et sectorielle de ses collaborateurs est un atout.

Les points faibles de la valeur

- Le secteur de la R&D spécialisée est confronté à une pénurie d'ingénieurs, ce qui se traduit par une inflation des salaires. Or ceux-ci représentent une part importante des charges d'exploitation de la société. - Si l'activité d'Alten lui confère une moindre exposition à la conjoncture (portefeuille de contrats plus petits, moins dépendant d'un donneur d'ordre), le groupe peut néanmoins se trouver confronté à l'attentisme des directions de ses clients et au report des projets qui en découle. - Alten a subi ces dernières années une forte pression sur les prix. - Le potentiel d'appréciation des marges paraît désormais plus limité.

Comment suivre la valeur / - L'expansion internationale du groupe est à suivre. En outre, du fait de sa taille encore relativement modeste, Alten peut rencontrer des difficultés à intégrer de nouvelles sociétés. Les opérations de croissance externe pèsent donc quelque temps sur ses marges. Un mal temporaire pour un plus grand bien, mais qui peut influencer le cours de Bourse. - L'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller. Un taux élevé pèse en effet sur la rentabilité des sociétés. Dans un environnement économique perturbé, la capacité des sociétés de conseil à conserver leur clientèle en période de référencement et à faire face aux pressions tarifaires est également importante.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Le syndicat professionnel Syntec informatique a maintenu ses prévisions d'une croissance de l'ordre de 6% pour les services informatiques en 2008. Paradoxalement, la crise profite au secteur à travers le développement de l'outsourcing, qui affiche une progression annuelle comprise entre 8% et 10%. Néanmoins, Syntec affirme ne pas disposer d'une bonne visibilité sur l'ensemble de l'année 2009. Si l'activité du premier semestre devrait bénéficier d'une croissance comprise entre 2% et 4%, la seconde partie de l'année est plus incertaine du fait de réductions budgétaires supplémentaires chez certains clients issus de l'automobile ou de la grande distribution. Le secteur devrait continuer à embaucher en 2009 : une hausse des effectifs de 3000 à 5000 personnes pour les six premiers mois de 2009 est prévue par les professionnels. Toutefois la progression est moins élevée qu'en 2008, où les créations nettes d'emplois devraient s'établir entre 15000 et 20000.